Entrez dans le monde magique des orgues.    Page créée le 18/03/2008       Mise à jour le 10/01/2014          L’orgue Cavaillé-Coll  (1880) de la Cathédrale Ste Croix d’Orléans (Loiret) Orgues en France et dans le monde. Pays : France Région :  Centre Ville : Orléans Local : Cathédrale Ste Croix Facteur : Cavaillé-Coll Année : 1880 Passion,     Découvertes,     Partage.... Historique Disposition

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Carte Photos Cliquer La cathédrale Ste Croix telle que nous la voyons aujourd’hui fut achevée en 1829. Mais son histoire est beaucoup plus ancienne. En effet la première église Ste Croix fut érigée entre 330 et 350 par l’évêque d’Orléans, St Euverte, pour recevoir une relique de la Croix du Christ qui venait d’être découverte à Jérusalem. L’abside et le chœur furent achevés par l’architecte Mélius. L’église fut dévastée par les Normands en 865 mais aussitôt reconstruite en 883 par les rois carolingiens. En 989, un mystérieux incendie dévasta le centre ville y compris Ste Croix qui fut de nouveau reconstruite. Au 11ème siècle, l’église fut élevée au rang de Cathédrale, en remplacement de l’ancienne cathédrale St Etienne devenue trop petite. L’évêque Arnoul II entreprend sa reconstruction dans le style roman. L’édifice aux imposantes dimensions est achevé au 12ème siècle. Toutefois les travaux ayant sans doute été menés top rapidement, la cathédrale s’effondre en partie en 1227. En 1288, la première pierre de la nouvelle cathédrale gothique est posée, les travaux commencent par le chœur pour s’achever par la nef et les chapelles absidiales. Les chapelles latérales sont construites au 14ème siècle. Jeanne d’Arc y suit la messe vespérale le 2 mai 1429, durant le siège d’Orléans. Dans la nuit du 23 au 24 mars 1568 les huguenots font sauter l’édifice. Henri IV pose la première pierre de la nouvelle cathédrale le 18 avril 1601. La construction va s’étaler tout au long des 17ème et 18ème siècles pour ne s’achever qu’en 1829…Le clocher instable est détruit en 1854 et reconstruit en 1858. Depuis la seconde guerre mondiale, pendant laquelle la cathédrale n’a subi que des dégâts mineurs, d’importants travaux de restauration ont été entrepris pour redonner à cette magnifique cathédrale toute sa splendeur. On sait que la cathédrale possédait des orgues depuis au moins 1523, date d’un marché passé par le chapitre et les facteurs Alexandre et François DES OLIVIERS. Cet instrument est réparé en 1566 par Claude DELAGRANGE puis détruit par les huguenots en mars 1568. En 1657, Noël GRANTIN, facteur à Dijon, Remplace l’orgue précédent par un instrument neuf, placé sur le jubé, entre le chœur et la nef. En 1703/1704, l’instrument est restauré par le facteur François THIERRY de Paris, le même qui reconstruira le grand-orgue de Notre-Dame en 1730. En 1733, les boiseries apparentes du buffet et de la façade sont démontées et remplacées par des rideaux et une toile ornée de tuyaux peints… En 1774, Jean-Baptiste ISNARD, neveu de Jean-Esprit ISNARD, alors installé à Blois, effectue des travaux sur l’orgue. En 1806, l’architecte orléanais Benoist LEBRUN fait don à l’évêché de l’orgue de l’abbaye de Fleury de St Benoit Sur Loire qu’il a acquis pendant la révolution. Cet instrument est un grand 16 pieds construit à l’origine en 1631 et remanié en 1705 par le facteur flamand Jean BROCARD, qui le transfère sur la tribune neuve de l’abbatiale construite en 1704. Le buffet est à cinq tourelles au grand buffet plus un buffet de Positif de dos à trois tourelles. En 1821, l’orgue de l’abbaye est transporté par bateau à Orléans et en 1822 il est remonté par le facteur parisien Louis CALLINET sur une tribune du transept sud. Il comporte alors 37 jeux sur quatre claviers et pédalier. A noter que l’orgue du jubé de la Cathédrale est échangé avec celui de l’abbaye de Fleury où CALLINET le remonte en 1821. En 1832, après la construction de la grande tribune au-dessus du portail occidental de la catédrale, CALLINET y installe l’instrument après l’avoir restauré et agrandi. Il possède alors 45 jeux sur quatre claviers et pédalier à la française. La disposition de l’instrument évolue quelque peu dans le style romantique. Le buffet est agrandi et remanié mais il conserve toutefois son style des 17ème et 18ème siècles. Les atlantes, les sculptures de tourelles et la tête d’ange de la tourelle centrale sont d’origine. En 1861, l’effondrement d’une poutre de la tribune endommage très sérieusement la mécanique de l’instrument. En 1878, le chapitre fait appel à Aristide CAVAILLE-COLL pour reconstruire le grand-orgue, CAVAILLE qui avait réalisé en 1846 l’orgue de chœur. CAVAILLE aurait voulu abaisser la tribune au niveau du triforium, mais cela ne lui fut pas autorisé. Il a donc reconstruit l’orgue de CALLINET avec 54 jeux sur 4 claviers et pédalier. Le buffet ainsi que le Positif de dos, la tuyauterie du 18ème siècle préservée par CALLINET et une partie de la tuyauterie de CALLINET ont été réutilisés. La console neuve est en fenêtre centrale dans le grand buffet. La transmission des claviers et des jeux est mécanique mais les trois claviers du grand buffet sont assistés par des machines BARKER. Le grand buffet élargi à l’arrière par CAVAILLE est particulièrement bien ordonné et aéré, la mécanique est très rationnelle. Le clavier de Bombarde est très original et rappelle le clavier de Résonnance de l’orgue ISNARD de St Maximin : il permet en effet d’appeler directement les jeux d’anches, le Cornet et le Plein-Jeu du grand-orgue. D’autre part il faut signaler le fait, rare pour cette époque, que CAVAILLE ait conservé le Positif de dos avec sa tuyauterie et son style, rehaussé par la présence d’un Plein-jeu 5 rangs très brillant. Le grand-orgue est inauguré en février 1880 par Alexandre GUILMANT. La qualité du travail de CAVAILLE-COLL fait une grande impression. En 1920, la soufflerie a été électrifiée. L’orgue n’a fort heureusement pas été altéré au 20ème siècle et il se trouve aujourd’hui dans sa disposition quasi originale de 1880. En 1974, l’orgue a été classé dans son ensemble aux Monuments Historiques, à la suite d’un rapport élogieux de l’organiste Marie- Claire ALAIN. En 1978, la maison HAERPFER de Boulay (Moselle) a effectué un relevage. Le diapason a été relevé de 435 à 440 Hz et l’Unda- Maris du Positif a été remplacée par une Tierce. Ces travaux n’étaient certes pas très opportuns... De 2004 à 2007, le facteur nantais Bernard HURVY a effectué une restauration majeure de cet instrument d’exception. L’intérieur de l’orgue a été entièrement démonté. La tuyauterie a été restaurée et remise au ton original, l’Unda-Maris du Positif a été reconstruite et la Clarinette a retrouvé la sonorité de Cromorne que lui avait donné CAVAILLE-COLL. La soufflerie d’origine avec l’alimentation en vent, les réservoirs et les quatre pompes à pied d’origine ont été restaurés, de même que les sommiers de CAVAILLE-COLL. Ce magnifique instrument a ainsi retrouvé toute sa splendeur originale. Il représente un témoin majeur et quasiment intact de la facture de CAVAILLE-COLL. Photo : Rien van Binnendijk Photo : Rien van Binnendijk Autres caractéristiques : 54 jeux - 4 claviers manuels de 56 notes et pédalier 30 notes Transmission mécanique des claviers et des jeux Machines BARKER au GO / Récit / Bombarde Accouplements : I/II - III/II - IV/II - IV/III Tirasses : II/P - III/P Appels des anches : II - III - IV - P Appel octaves graves : II - III - IV Effet d'orage Voir l’orgue de choeur CAVAILLE-COLL 1846