Entrez dans le monde magique des orgues.
Page créée le 14/01/2014
L’orgue Sals (1983)
de l’abbaye de Fleury à
St Benoit-sur-Loire (Loiret)
Orgues en France et dans le monde.
Pays :
France
Région :
Centre
Ville :
St Benoit-sur-Loire
Local :
Abbaye de Fleury
Facteur :
Sals
Année :
1983
Passion, Découvertes, Partage....
Historique
Disposition
Carte
Photos
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L’histoire de l’abbaye commence vers les années 630, où deux communautés s’installent au village de Fleury, en bord de Loire, l’une
à l’église St Pierre, l’autre sur une butte où ils érigent une église dédiée à Notre-Dame. Les deux communautés fusionnent puis
accueillent vers 660 les reliques de St Benoit et de Ste Scholastique. Cet évènement favorise le développement rapide de l’abbaye.
Après avoir été incendiée par les normands entre 865 et 897, l’abbaye renait et acquiert de nouveau un important rayonnement
spirituel et intellectuel. L’apogée de ce rayonnement sera atteint à la fin du 10ème siècle sous l’abbatiat de St Abbon. De 1004 à
1030 le successeur d’Abbon, l’abbé Gauzlin entame la construction de la tour-porche de la basilique et reconstruit les bâtiments du
monastère ravagés par un incendie en 1026. En 1067, commence la construction de la basilique actuelle. L’abside et le chœur de
style roman sont consacrés en 1108. Le Roi Philippe 1er y est inhumé en août 1108. La nef de la basilique, commencée dans le
style roman, sera achevée dans le style gothique dans sa partie ouest en 1218. Les magnifiques stalles en bois placées à la croisée
du transept datent de 1413. En 1562, l’abbaye est dévastée par les guerres de Religion. En 1627, Richelieu donne le monastère à la
congrégation bénédictine de St Maur-des-Fossés. Un nouveau monastère est édifié entre 1712 et 1731. Puis arrive la révolution qui
disperse la communauté. Entre 1865 et 1903, la vie monastique reprend avec l’arrivée de trois moines de la communauté de la
Pierre-Qui-Vire (Yonne, près d’Avallon). Ceux-ci seront expulsés de France en 1903. En 1944, treize moines de la communauté de
la Pierre-Qui-Vire reviennent à Fleury et reconstruisent le monastère. Aujourd’hui c’est une quarantaine de moines qui font vivre la
communauté.
Certains écrits parlent d’un organum présent dans l’abbaye de Fleury au 10ème siècle…
On sait qu’en 1518, il existait un orgue placé sur le jubé et détruit par les Huguenots en 1562.
En 1631, un orgue neuf est construit, peut-être par Noël GRANTIN ( ?) de Dijon. Il comporte une douzaine de jeux.
En 1661, l’orgue est agrandi à 33 jeux sur trois claviers et pédalier.
En 1704, une tribune en pierres est érigée au-dessus du grand portail ouest.
En 1705, le facteur flamand Jean BROCARD restaure l’orgue, l’agrandit et l’installe dans la nouvelle tribune.
Dans les années 1760, DOM BEDOS DE CELLES qui écrit son traité sur « L’art du facteur d’orgues », visite un certain nombre
d’instruments dont celui de l’abbaye de Fleury.
Un inventaire de 1790 fait état d’ « un orgue de 16 pieds avec des soufflets ayant une très belle boiserie ». Il possède alors 37 jeux
sur quatre claviers et pédalier.
Pendant la révolution, l’abbaye est vendue à un architecte orléanais Benoist LEBRUN. En 1806, ce dernier fait don de l’orgue de
l’abbatiale à l’évêché d’Orléans pour la Cathédrale Ste Croix.
En contrepartie, la paroisse de St Benoit qui a repris l’usage de l’abbatiale, recevra l’orgue du jubé de la cathédrale Ste Croix, jugé
mieux adapté aux finances de la paroisse.
Cet orgue a été construit en 1657 par le facteur Noël GRANTIN de Dijon, restauré en 1704 par François THIERRY de Paris (qui
réalisera plus tard le grand-orgue de Notre-Dame), et révisé en 1774 par Jean-Baptiste ISNARD.
L’instrument possède alors 16 jeux, avec un clavier de Récit de 37 notes et un pédalier de 18 notes.
L’orgue est remonté dans la tribune de la basilique par le facteur Louis CALLINET de Paris en novembre 1823.
En 1860, l’instrument est restauré et remanié par le facteur Alfred LOROT d’Orléans. Celui-ci reconstruit la mécanique et agrandit
l’instrument à 20 jeux.
En 1933, la soufflerie est électrifiée.
En 1935 et 1936, le facteur Victor GONZALEZ de Chatillon-sous-Bagneux (Hauts-de-Seine) effectue une restauration de
l’instrument, sous la supervision de Norbert DUFOURCQ. Ce travail vise à moderniser l’orgue en modifiant notamment le récit : la
boite expressive est supprimée et un nouveau sommier de 54 notes accueille trois jeux anciens complétés et cinq jeux neufs
(Nasard, Quinte, Tierce, Plein-Jeu III et Chalumeau). Au grand-orgue, la Bombarde 16’ est remplacée par un Plein-Jeu V. La pédale
est étendue à 30 notes. Une façade neuve très sobre est construite. Toutefois cette restauration ne remédie pas aux défauts de
l’instrument (mécanique, tuyauterie).
En 1977, il est décidé d’une restauration majeure de l’instrument et le travail est confié au facteur Alain SALS de Malaucène
(Vaucluse). Un buffet neuf est construit par la maison Riguet de Chateauneuf-sur-Loire en 1981. La reconstruction de l’orgue par
SALS aboutit à un orgue de facture classique de 35 jeux avec Positif de dos et un Récit de style italien. La plupart de la tuyauterie
encore présente des 17/18èmes siècles est préservée et restaurée. Le nouvel orgue achevé en 1983 est inauguré en juin 1984.
En 2008, Alain SALS effectue un relevage de l’orgue. Il ajoute une Voce Humana au Récit et remplace le Plein-jeu III du grand-orgue
par une Flûte à biberon 4’. Le Posaune 16’ de la pédale, la Dulcian 16’ du Positif de dos et le Prestant 4’ du grand-orgue sont
reconstruits et la pression du vent abaissée. La mécanique est révisée et les claviers et la console sont restaurés. L’instrument est
inauguré par un récital de François-Henri HOUBART en novembre 2008.
Neuf jeux sur les trente-six que compte l’orgue sont composés de tuyauterie originale des 17ème et 18ème siècles.
Voici un instrument de grande qualité, au caractère très marqué et parfaitement adapté à l’acoustique de l’abbatiale.
(Anc) : 17 et 18ème siècles
Autres caractéristiques :
36 jeux - 3 claviers manuels de 54 notes et pédalier 32 notes
Transmission mécanique des claviers et des jeux
Accouplements : I/II - III/II
Tirasses : I/P - II/P - III/P
Tremblants : I - II - III