Entrez dans le monde magique des orgues.
Page créée le 18/09/2016
Mise à jour le 07/10/2021
L’orgue Cavaillé-Coll (1892)
de la collégiale Notre-Dame
des Andélys (Eure).
Pays :
France
Région :
Normandie
Départ. :
Eure
Ville :
Les Andélys
Local :
Collégiale Notre-Dame
Facteur :
Cavaillé-Coll
Année :
1892
Passion, Découvertes, Partage....
Historique
Disposition
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Photos
Cette grande église aux dimensions d’une cathédrale a été érigée à partir de 1220, à l’emplacement d’une ancienne abbaye de
femmes fondée par Ste Clotilde en 511 et détruite par les vikings vers l’an 900. Le chœur et la façade furent construits en premier et
les travaux s’achevèrent vers 1320. D’importants travaux d’agrandissement et d’embellissement furent entrepris après la guerre de
cent ans à la fin du 15ème siècle pour s’achever vers 1570. Ce fut d’abord dans le style gothique flamboyant le transept sud et la tour
au-dessus de la croisée du transept et des transformations des parties hautes du chœur et de la nef. Puis à partir de 1535 ce fut la
construction dans le style Renaissance du transept nord et des chapelles septentrionales. La chapelle de la Vierge et la coupole du
carré du transept ont été ajoutés plus tard, au 17ème siècle. Ce qui frappe dans l’édifice, c’est l’impression d’harmonie et d’unité qui
s’en dégage et ce malgré la juxtaposition de styles différents, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur. La nef est éclairée par les superbes
vitraux des maîtres verriers du 16ème siècle. A noter un Christ en bois polychrome du 15ème siècle, une Mise au tombeau du 16ème
siècle provenant de la chartreuse du Gaillon (Eure) et trois tableaux de 1612 du peintre Quentin Varin, artiste itinérant qui initia à la
peinture l’enfant du pays Nicolas Poussin.
Le magnifique buffet en chêne sculpté et sa tribune remontent à l’instrument construit par le facteur parisien Nicolas DABENET en
1573. Les sculptures de la balustrade s’inspirent d’un cycle d’allégories du graveur Etienne Delaune, édité en 1569 à Paris. Du buffet
nous est parvenue quasiment intacte la superbe façade.
En 1611, l’instrument fut relevé et partiellement modifié par le facteur rouennais Guillaume LESSELIER (facteur irlandais
précédemment appelé William LESLIE ou LESSELER).
En 1641 LESSELIER installe une soufflerie à bascule.
Entre 1761 et 1764, l’instrument est reconstruit par le facteur Jean-Baptiste Nicolas LEFEBVRE de
Rouen. Ce dernier réalise un très bel instrument de facture classique dans le buffet de 1573. L’orgue
compte alors 28 jeux sur 3 claviers manuels et pédalier.
En 1840, la magnifique tribune a été classée sur la première liste des Monuments Historiques.
Peu entretenu après la révolution, l’orgue fut entièrement démonté en 1862 pendant les travaux du porche principal.
Vers 1885, un devis de restauration de l’orgue LEFEBVRE par le célèbre facteur parisien Aristide CAVAILLÉ-COLL resta sans suite.
En 1889, la reconstruction de l’orgue fut confiée à CAVAILLÉ-COLL.
Entre 1889 et 1892, celui-ci réalise un orgue symphonique de 24 jeux sur deux claviers et pédaliers avec transmission mécanique.
Cette transmission des claviers et des jeux est soulagée par deux machines Barker. Par contre la transmission du pédalier est
assurée par un système pneumatique tubulaire, de même que le mécanisme de la boite expressive du Récit est assisté
pneumatiquement par un système original, mais peu fonctionnel. Le buffet, ou du moins la façade de DABENET a été conservé et
entièrement restauré, ce qui a permis à CAVAILLÉ de réaliser un orgue très aéré vu les dimensions du buffet. A l’exception de
quelques tuyaux de LEFEBVRE (bourdons en bois), CAVAILLÉ a construit une tuyauterie neuve d’excellente facture.
Le magnifique instrument fut inauguré en novembre 1892 par un récital d’Alexandre GUILMANT.
Pour la petite histoire, Gabriel CAVAILLÉ-COLL qui travaillait avec son père sur ce chantier, et qui est sans doute l’auteur du système
pneumatique du boitier expressif, se fâcha avec son père à l’issue des travaux et s’installa à son compte en 1892.
En 1907, le buffet a été classé aux Monuments Historiques.
En 1950, la maison PLEYEL de Paris a effectué des travaux de restauration et a électrifié la transmission pneumatique de la pédale.
Ce dernier travail a malheureusement très vite fragilisé le fonctionnement de l’orgue.
En 1982, un relevage a été effectué par le facteur parisien Jean-Marc CICCHERO.
En 1993, la partie instrumentale de l’orgue a été classée aux Monuments Historiques.
En 2015, la transmission de pédale a été refaite.
En 2018 et 2019 la soufflerie primaire et les gosiers de l’alimentation en vent ont été restaurés.
Depuis 2020, l’entretien de l’instrument est confié au facteur Michel GOUSSU de Paris.
Voir le site de l’Association des Amis des Orgues des Andélys.
Autres caractéristiques :
24 jeux - 2 claviers manuels de 56 notes et pédalier 30 notes
Transmission mécanique des claviers et des jeux
2 machines Barker
Accouplement : II/I
Tirasses : I/P - II/P
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