Orgues en France
et dans le monde.
Retour France Alpha Retour Départements Retour tous pays
Historique Photos
St Denis (92)
Basilique St Denis
Cavaillé-Coll, 1841
Composition :
I.
Positif |
II. Grand Orgue |
III. Récit expressif |
II. Bombarde |
Pédale |
|
|
|
|
|
Bourdon 16' |
Montre 32' |
Bourdon 8' |
Bourdon 16' |
Flûte 32' |
Principal 8' |
Montre 16' |
Flûte harmonique 8' |
Bourdon 8' |
Flûte 16' |
Bourdon 8' |
Bourdon 16' |
Flûte octaviante 4' |
Flûte harmonique 8' |
Flûte 8' |
Flûte harmonique 8' |
Montre 8' |
Nazard 2 2/3' |
Flûte octaviante 4' |
Violoncelle 8' |
Prestant 4' |
Bourdon 8' |
Octavin 2' |
Nazard 2 2/3' |
Quinte 5 1/3' |
Bourdon 4' |
Viole 8' |
Trompette 8' |
Doublette 2' |
Flûte 4' |
Flûte octaviante 4' |
Flûte traversière 8' |
Voix humaine 8' |
Cornet V |
Tierce 3 1/5' |
Nazard 2 2/3' |
Flûte à pavillon 8' |
Clairon 4' |
Bombarde 16' |
Contre-bombarde 32' |
Doublette 2' |
Prestant 4' |
|
1ère Trompette 8' |
Bombarde 16' |
Flageolet 2' |
Flûte octaviante 4' |
|
2è Trompette 8' |
Trompette 8' |
Tierce 1 3/5' |
Nazard 2 2/3' |
|
1er Clairon 4' |
Basson 8' |
Piccolo 1' |
Doublette 2' |
|
2è Clairon 4' |
Clairon 4' |
Fourniture IV |
Grande Fourniture III |
|
|
|
Cymbale IV |
Fourniture III |
|
|
|
Trompette 8' |
Grande Cymbale III |
|
|
|
Cromorne 8' |
Cymbale III |
|
|
|
Hautbois 8' |
1ère Trompette 8' |
|
|
|
Clairon 4' |
2è Trompette 8' |
|
|
|
|
Cor anglais 8' |
|
|
|
|
Clairon 4' |
|
|
|
Autres caractéristiques :
70 jeux - 4 claviers manuels de 54 notes et pédalier 30 notes (25 réelles)
Traction mécanique pour les claviers I et III (machine Barker pour le clavier II)
Traction mécanique des jeux
Accouplements : POS/GO, REC/GO
Tirasses: GO/PED,
Pédales de combinaison : GO/II, BOMB/II
Expression à cuiller
Haut de page
Connaissant les qualités intellectuelles de la
communauté religieuse de Saint-Denis, on peut être sûr qu'un orgue y
fut construit à la même époque qu'à Notre-Dame de Paris. La première
trace d'un instrument est certifiée, grâce aux archives, dès 1506. Cet
orgue était déjà placé en tribune.
En 1604, il fut remplacé par un nouvel instrument construit par Jean
Carlier de Laon; l'expertise en fut faite par Jehan Titelouze et par
l'organiste de la Sainte-Chapelle, Fleurant Bienvenu. Des travaux sur
cet orgue furent effectués à la fin du XVIIè siècle.
Est-ce sous l'influence de Nicolas de Grigny, qui fut titulaire pendant
quelques années à la fin du XVIIè siècle, qu'on édifie, entre 1690 et
1700, un troisième orgue destiné à surpasser en splendeur ceux qui
l'avaient précédé?
Sculpté par Bordelot et présentant entre autres un roi David et une
sainte Cécile, le buffet aurait pu être dessiné par Robert de Cotte,
architecte de la chapelle de Versailles et chargé de reconstruire, vers
la même époque, le bâtiment de l'abbaye de Saint-Denis. Cet instrument
était très vaste puisque le Positif comprenait cinq tourelles. Il
aurait compté cinquante jeux répartis sur quatre claviers et pédalier.
Préservé au début de la Révolution, alors que les religieux étaient
chassés, les tombeaux profanés et l'église vidée de tout ornement,
l'orgue fut démonté pour être conservé au futur conservatoire des Arts
et Métiers. Malheureusement, l'ensemble disparut et ne fut jamais
retrouvé.
En 1806, en même temps que Napoléon décidait de restaurer l'église et on envisagea de reconstruire un orgue.
En 1836, l'architecte en chef de la basilique, François Debret dessina
le buffet actuel qui, malgré ses dimensions, s'inspire de miniatures
médiévales. La structure du buffet est construite par le
maître-menuisier André Bouxin et sculptée par Blois et Bruns. Les plans
sont pour un buffet, en chêne, aux dimensions importantes avec une
grosse tourelle centrale très élevée, accompagnée de deux tourelles
carrées surmontées de clochetons et dont les galeries et les pignons
portent des statues d'anges musiciens.
Curieusement, on attend ce moment pour désigner un facteur d'orgues.
Adolphe Thiers invite l'Institut à former une commission chargée de
choisir entre les divers projets proposés par Erard, John Abbey,
Dallery et Callinet.
Peu de jours avant la clôture du concours, le jeune Aristide
Cavaillé-Coll (il a alors vingt-quatre ans) débarquait à Paris de son
Midi natal. La légende rapporte que, connaissant l'urgence des délais,
il se rendit directement à Saint-Denis et que, deux jours plus tard, il
présenta les plans et le projet d'un orgue qui furent immédiatement
choisis de préférence aux projets des autres concurrents. Selon le
contrat, l’orgue devait être complété dans un délai de 30 mois.
Quelle que soit la part de vérité de cette histoire, Cavaillé-Coll est
chargé de cette construction qu'il va partager avec son père,
Dominique, et son frère, Vincent, venus en renfort. La famille
Cavaillé-Coll installe un atelier à Paris mais s'établit surtout dans
la base des tours de Saint-Denis où se construit l'essentiel de l'orgue.
Trois années s'écoulent depuis la commande et l’instrument n’est pas en
état de jeu car le montage des parties mécaniques et transmission des
notes vers les sommiers aux nombreuses soupapes ne donne pas
satisfaction.
C’est à cette période que Charles Spackmann Barker vient au secours
avec son invention non encore brevetée. L’incident climatique qui
affecta la tour nord arrive juste à propos et comme la priorité devient
la préservation-reconstruction de la flèche, cette difficulté et
arrange tout le monde! On profite de ce long trouble pour résoudre les
complexités de l’orgue et de l’ornementation du buffet. Cavaillé-Coll
profitera de ce temps pour démarcher vers les chantiers extérieurs à la
capitale (Lorient, Pontivy, Dinan) ou à Paris pour les églises Notre
Dame-de-Lorette et Saint- Roch ainsi que de participer à l’Exposition
Universelle de 1839.
L'inauguration officielle eut lieu le 21 septembre 1841. Ce fut le
point de départ de la célébrité d'Aristide Cavaillé-Coll. Le levier
pneumatique Barker était appliqué pour la première fois. Au lieu des
cinq claviers prévus initialement, trois seulement furent réalisés. De
même, les jeux d'anches en chamade, envisagés dans le projet de
Cavaillé-Coll ont été abandonnés.
En 1857, Cavaillé-Coll modifie légèrement la composition et la soufflerie est dotée de pompes à pied.
En 1901, des travaux de restauration de l'orgue sont confiés à Charles
Mutin qui augmente légèrement le nombre de jeux pour le porter à
soixante-neuf.
Une restauration est effectuée, entre 1983 et 1987, par les
Établissements Danion/Dargassies (pour la mécanique) et par les
Établissements Boisseau/Cattiaux (harmonie et accord). Les jeux ajoutés
par Mutin sont supprimés. On conserve le pédalier au Do.
Cavaillé-Coll a construit un instrument exceptionnel. De dimensions
gigantesques, avec un nombre impressionnant de jeux de mixtures et de
jeux d'anches, cet instrument s'impose comme le plus bel orgue
classique français, dans la tradition de ceux construits par les
Thierry, les Clicquot, les Lefèbre, les Isnard; mais à cet art encore
marqué du baroque, il apporte une nouvelle esthétique annonçant les
grands instruments de type symphonique. En outre, pour réaliser cette
synthèse, il utilise tout le savoir-faire de la facture nouvelle dont
il dresse les bases à cette occasion. Pour tous ceux qui ont entendu
cet orgue fantastique, Saint-Denis est l'un des plus beaux sinon le
plus bel orgue de France.
La disposition interne adoptée par le facteur est liée au dessin de
l'architecte. La tribune est très exiguë et permet juste l'accès à la
console. Il n'y a pas de Positif de dos mais, de part et d'autre de la
fenêtre de la console s'étendent les sommiers du Positif encadrés par
les tuyaux de la Pédale. Au niveau supérieur, s'ouvrant à la fois vers
le bas et vers le haut, ce qui autorise des coups d'oeil
impressionnants, une passerelle, au centre de l'orgue, dessert les deux
parties des claviers du Grand-Orgue et de Bombarde (tous deux étant
joués au deuxième clavier). Enfin, un passage acrobatique le long du
revers de la façade permet d'atteindre les tuyaux du Récit, contenus
dans la boîte expressive. Parvenu à ce niveau, on aperçoit en dessous
les tuyauteries des claviers précédents, cependant que jaillissent les
extrémités des éléments des jeux de Pédale, dont certains ont plus de
dix mètres de long. Enfin, et le fait est assez exceptionnel pour être
noté, la boiserie est si grande qu'elle enferme tout l'instrument, y
compris les tuyaux de la Pédale. Le buffet est entièrement clos et
surmonté d'un toit de bois praticable d'où la vue sur les voûtes et sur
la nef est spectaculaire.
Haut de page
Photos :


Haut de page Retour France Alpha Retour Départements Retour tous pays