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Page créée le 12/01/2008
Mise à jour le 14/08/2016
L’orgue Cavaillé-Coll (1876)
de l’ancienne Cathédrale
Saint-Alain de Lavaur (81).
Orgues en France et dans le monde.
Pays :
France
Région :
Midi-Pyrénées
Départ. :
Tarn
Ville :
Lavaur
Local :
Ancienne cathédrale St Alain
Facteur :
Cavaillé-Coll
Année :
1876
Passion, Découvertes, Partage....
Historique
Disposition
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Photos
Le prieuré de Saint Alain fut fondé en 1098, grâce au don du terrain par les seigneurs de la ville aux moines de Saint-Pons de
Thomières (Hérault). Une première église romane fut construite par les moines à partir de 1099. Elle fut détruite par les albigeois
en 1211. De cette église ne subsiste que l’exceptionnelle table d’autel romane datée de 1100. Cette table fut retrouvée en 1897
dans la chapelle de l’hôpital de Lavaur et placée dans le chœur en 1967. La nouvelle église fut construite au même emplacement
à partir de 1255. Elle se composait d’une nef unique de cinq travées, fermée par deux murs droits à l’est et à l’ouest. Le cloitre qui
se situait le long des trois travées au sud-est de la nef a aujourd’hui disparu. Cette imposante construction en briques, chef
d’œuvre de l’art gothique méridional, préfigurait la grande cathédrale d’Albi, construite trente ans plus tard. La ville de Lavaur est
érigée en évêché en septembre 1317 et le prieuré de Saint-Alain est érigé en cathédrale en mars 1318. En 1332 une abside à sept
pans est achevée à la place du chevet plat, en surplomb de la rivière l’Agout. Un nouveau cloitre est érigé au nord de la
cathédrale. Il subsistera jusqu’à la fin du 18ème siècle. La tour Jacquemart fut aménagée au 15ème siècle et plusieurs chapelles
furent construites dans les bas-côtés, entre les contreforts, dont notamment l’actuelle sacristie. De cette époque, sous l’épiscopat
de Jean Vigier, date l’agrandissement du chœur et l’allongement d’une travée de la nef vers l’ouest avec la construction du
monumental clocher-porche que nous connaissons aujourd’hui. Le vestibule du clocher comporte encore des peintures murales de
cette époque. La flèche du clocher, achevée en 1499, fut abattue en 1540. Au début du 16ème siècle, l’évêque Pierre de
Rousergue fit remplacer le grand porche ouest par une rosace et fit construire la chapelle St Christophe où il fut enterré en 1514.
C’est à lui que l’on doit le grand portail qui sépare le porche de la nef. Son successeur initia de grands travaux entre 1514 et 1521 :
reconstruction du chœur, verrières, grand-orgue et premier mécanisme Jacquemart dans la tour du même nom en 1523. Le
dernier évêque, Jean-Antoine de Castellanne, entre 1771 et 1792, fit démanteler les stalles et le jubé du chœur du 16ème siècle et
remplaça le maitre-autel par un nouveau en marbre polychrome et une table de communion en fer forgé. En 1801, après le
Concordat, la cathédrale fut rétrogradée au rang de simple église paroissiale. D’importantes campagnes de restauration furent
exécutées au cours du 19ème siècle avec notamment les peintures murales en trompe-l’œil des frères Ceroni, peintre italiens
installés dans la région.
Composition suivant combinaisons
Le grand-orgue en tribune ouest, au dessus du porche du vestibule, remonte à un instrument commandé par l’évêque Simon de
Beausoleil et sans doute construit en 1523. On n’en connait pas le facteur. Certaines sources l’attribuent au facteur italien Giovanni
Torriano (Jehan TORRIAN) originaire de Venise. Mais ce dernier ne survécut guère à la construction de l’orgue de l’église Notre-
Dame des Tables de Montpellier (Hérault) en 1506/1508, ce qui rend cette attribution improbable. Le buffet en bois polychrome est
attribué au sculpteur et charpentier toulousain Nicolas BACHELIER en 1523. Là aussi des doutes subsistent car ce sculpteur ne
serait arrivé dans la région qu’en 1535. Toujours est-il que ce buffet exceptionnel est un chef d’œuvre de l’art de la Renaissance. Il
s’étage sur trois niveaux structurés, au premier desquels se déroule une frise de médaillons ornés de bustes à l’antique.
Certaines sources notent l’intervention en 1699/1700 d’un facteur du nom de Charles RICHARD. De cette époque daterait l’ajout
d’un Positif de dos.
L’instrument a fait l’objet de travaux d’entretien et de restauration au cours des 17ème et 18ème siècles, notamment de la part des
facteurs François PICARD DE L’ESPINE (Toulouse) en 1728, 1745 et 1763, Jean-Esprit ISNARD (Tarascon) en 1778 ou Grégoire
RABINY (Toulouse) dans les années 1780 (accord et réfection des claviers).
L’orgue fut détérioré lors de la Révolution et devint muet à la fin des années 1830.
En 1856, des travaux de restauration furent confiés à Théodore PUGET de Toulouse mais restèrent inachevés, faute de finances.
Entre 1874 et 1876, la construction d’un grand-orgue neuf dans le buffet historique fut confiée au célèbre facteur parisien Aristide
CAVAILLÉ-COLL. Il s’agissait d’un instrument symphonique de 32 jeux sur trois claviers et pédalier, avec transmission mécanique
et une machine Barker (G.O et accouplements). Le Positif de dos, qui aurait été ajouté à la fin du 17ème siècle, fut supprimé à
cette occasion. Deux joues finement sculptées sont ajoutées par le menuisier Imbert et encadrent le buffet. La console centrale est
détachée et tournée vers la nef.
Ce mélange de style symphonique dans un buffet renaissance peut surprendre. Mais compte tenu de la beauté majestueuse du
buffet et de l’exceptionnelle qualité sonore de l’orgue de CAVAILLÉ, qui était alors à l’apogée de son art, le résultat n’est que
l’addition de ces deux chefs d’œuvres.
En 1963, le facteur Edmond COSTA de Lodève (Hérault), effectue des travaux de restauration et des modifications. L’Unda Maris
du Positif est remplacée par une Cymbale III avec ajout d’une Tierce et le Plein-Jeu du grand-orgue est modifié en 5 rangs.
La partie instrumentale a été classée aux Monuments Historiques en 1963.
En 1974, le buffet a également été classé aux Monuments Historiques.
De 1984 à 1993, l’orgue a fait l’objet d’une restauration majeure. Le buffet a été restauré par Pierre BELLIN, spécialiste de la
restauration d’art installé à Grenade-sur-Garonne (Haute-Garonne). Il a retrouvé ses couleurs originales, estompées lors de la
reconstruction de 1876. Cette restauration minutieuse a nécessité neuf années de travail…
La partie instrumentale a été entièrement démontée, restaurée et remontée par le facteur Michel GIROUD de Bernin en Isère. La
disposition de 1876 a été scrupuleusement rétablie. La mécanique, la soufflerie, l’alimentation en vent, la console ont fait l’objet de
tous les soins du restaurateur. L’orgue a été remonté en 1994, après que les travaux sur le buffet aient été terminés.
L’instrument a été inauguré en juin 1994 par des récitals de Jean-Claude RAYNAUD et de Jean BOYER.
La clarté et la volupté de ses timbres, magnifiées par l'acoustique généreuse du lieu, ainsi qu'un tutti puissant plein de panache
font de cet opus de 32 jeux un grand CAVAILLÉ-COLL. Un superbe instrument qui mérite d'être encore plus connu !
Autres caractéristiques :
32 jeux - 3 claviers manuels de 54 notes et pédalier 30 notes
Transmission mécanique des claviers et des jeux
Machine Barker au Grand-Orgue et accouplements
Accouplements : II/I - III/I - III/II
Tirasses : I/P - II/P - III/P
Appel Grand-Orgue
Appels des jeux de combinaisons : I - II - P
Effet d'orage