Entrez dans le monde magique des orgues.
Page créée le 01/03/2008
Mise à jour le 13/04/2023
L’orgue Clicquot (1735) de
l’église St Jacques-le-Majeur
de Houdan (Yvelines)
Orgues en France et dans le monde.
Pays :
France
Région :
Île-de-France
Dept :
Yvelines
Ville :
Houdan
Local :
Eglise Saint-Jacques et
Saint-Christophe
Facteur :
Clicquot L.A
Année :
1735
Passion, Découvertes, Partage....
Historique
Disposition
Carte
Photos
Cliquer
Cette église a été construite entre 1525 et 1610 grâce au financement des seuls paroissiens, à l’emplacement d’une ancienne église
romane du 11ème siècle dédiée à Saint-Jacques-le-Majeur. Elle avait été dédiée en 1510 en plus à Saint-Christophe. La façade, la
nef avec ses deux bas-côtés et le transept sud sont d’abord érigés de 1525 à 1540 dans le style gothique flamboyant. A partir de 1545
jusqu’en 1610, on élève le grand chœur avec déambulatoire puis ses chapelles rayonnantes dans le style Renaissance. La voûte du
chœur effondrée en 1633 est reconstruite en 1647, puis la voûte de la nef est reconstruite en 1712. L’église restera inachevée
puisqu’il lui manque le bras nord du transept et la partie supérieure du clocher. Pendant la révolution, l’église est transformée en
temple de la raison et en garde toujours une rare inscription, sur le linteau du portail occidental. L’église a été classée aux Monuments
Historiques sur la première liste de Mérimée en 1840. D’importants travaux de restauration de ce précieux édifice ont été réalisés
entre 1958 et 1972 puis à la fin des années 1990. A noter dans le déambulatoire nord la fresque du pèlerinage de Montserrat, datée
de 1582, redécouverte en 1949 et remise en état en 1956.
En 1734 et 1735, le facteur parisien Louis-Alexandre CLICQUOT, facteur d’orgues du roi, a réalisé le superbe instrument placé sur la
tribune occidentale, au-dessus du portail d’entrée. Le buffet a été réalisé par le menuisier local Robert Lisant. L’orgue devait s’inspirer
de celui construit par ce facteur en 1732 pour l’église Saint-Martin de Chevreuse (Yvelines). En raison de conflits financiers, l’orgue ne
fut définitivement terminé et réceptionné qu’en 1739. Les divisions de Grand-orgue et de Positif sont placées sur un sommier divisé,
dont les gravures pour le Grand-orgue et le Positif alternent. CLICQUOT a utilisé du matériel sonore provenant de l’orgue construit en
1667 par les facteurs parisiens Pierre DESENCLOS et Jacques CAROUGE pour la chapelle de l’ancien hôpital de la Charité de Paris
(rue des Saints-Pères).
En 1772, l’orgue est relevé et accordé par le facteur Jean-Baptiste BOUTIN de Rouen (Seine-Maritime).
En 1820, un nouveau relevage est effectué par Charles de MOMIGNY de Châteaudun (Eure-et-Loir).
En 1873, le facteur John ABBEY de Versailles (Yvelines) a construit l’orgue de chœur, qui a peu à peu supplanté le vieil orgue et l’a
sans doute sauvé d’une modification radicale.
En 1927, l’orgue est classé en totalité aux Monuments Historiques.
En 1931, le facteur Jules BOSSIER de Dijon (Côte-d’Or) entreprend le démontage de l’orgue en vue de le «moderniser», à la
demande du curé de la paroisse. Fort heureusement, au décès de ce curé, les travaux furent arrêtés et les tuyaux furent abandonnés
dans des caisses ou à même le sol sur la tribune…
En 1968, à l’instigation de Jean-Albert Vilard, titulaire des grandes-orgues de la cathédrale de Poitiers (Vienne), la décision de
restaurer l’instrument fut prise et l’Association pour la Restauration de l’Orgue a été créée. C’est cette association qui récolta les dons
pour effectuer les travaux, l’administration des Beaux-Arts n’ayant jamais voulu participer.
En 1969, la restauration du précieux instrument a été confiée à Robert et Jean-Loup BOISSEAU de Poitiers, grands spécialistes des
orgues CLICQUOT. Cette restauration a visé la remise en état historique des sommiers, de la tuyauterie, de la mécanique, de la
soufflerie, des claviers et du pédalier à la française (touches courtes). Le diapason de 415 Hz a été conservé avec le tempérament
mésotonique. Il faut noter que l’ensemble du matériel mécanique et sonore est d’origine, à l’exception de quelques tuyaux de la
Doublette et de la Fourniture du Grand-orgue reconstruits au modèle. Même les soufflets cunéiformes datent de 1735.
L’orgue enfin et superbement restauré a été inauguré en juin 1972 avec un récital de Marie-Claire Alain.
En 1994, la maison BOISSEAU & CATTIAUX de Béthines (Vienne) a effectué un relevage et une remise en état du double sommier
du Grand-orgue.
Houdan possède ainsi dans son état original l’un des plus précieux instruments de notre pays, aujourd’hui internationalement reconnu
pour l’interprétation des œuvres baroques françaises.
A noter qu’une copie de cet orgue a été réalisée en 1994 dans l’église réformée de Stapelmoor (Frise-Orientale - Allemagne).
Autres caractéristiques :
21 jeux - 3 claviers manuels et pédalier
Transmission mécanique des claviers et des jeux
Accouplement : I/II à tiroir
Tirasse : I/P permanente
Diapason : La = 415 Hz
Tempérament mésotonique 1/5 comma
Tremblant doux dans le vent
Tremblant fort à vent perdu
Bernard Foccroulle
Clérambault
Jean Boyer
Couperin – Daquin
Jean Boyer
Danses Renaissance
Jean-Albert Villard
Boyvin (1e Livre d’orgue)
Pierre-Yves Asselin
F. Couperin
Michel Chapuis
Improvisation