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Page créée le 28/07/2008 Mise à jour le 09/04/2019 L’orgue Schwenkedel (1963) de la cathédrale St Etienne de Toul (54).
Orgues en France et dans le monde.
Pays : France Région :  Grand-Est Départ. : Meurthe-et-Moselle Ville : Toul Local : Cathédrale St Etienne Facteur : Schwenkedel Année : 1963
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Autres caractéristiques : 70 jeux - 4 claviers manuels de 56 notes et pédalier 32 notes Traction mécanique des claviers et électropneumatique des jeux Accouplements : I/II - III/II - IV/II (2016) Tirasses : I/P - II/P - III/P - IV/P Combinateur électronique J. Pétrique - 2016 Crescendo 15 positions - 2016 Diapason : La = 440 Hz - Tempérament Neidhard (2016)
L’imposante cathédrale St Etienne a des origines fort lointaines. Dans la seconde moitié du 5ème siècle une première cathédrale est édifiée, sans doute à l’emplacement d’un temple romain. Elle comprenait trois églises consacrées à Notre-Dame, à St Etienne et à St Jean-Baptiste. Entre 963 et 967 une nouvelle cathédrale romane est érigée à l’emplacement des trois basiliques. La construction de la cathédrale gothique actuelle est entreprise en 1221 et s’étalera sur plus de trois siècles, jusqu’en 1561. En 1790, l’évêché de Toul est supprimé au profit de Nancy. Mais en 1824, l’évêché de Nancy devient l’évêché de Nancy-Toul et la cathédrale retrouve son rang. Elle est classée aux Monuments Historiques en 1840. La toiture et la tour sud sont détruites par un bombardement, le 19 juin 1940. La restauration durera quarante ans…Le cloître gothique est considéré comme l’un des plus grands de France. L’histoire des orgues remonte au 14ème siècle, avec la construction d’un instrument par le sieur Huart DE VAUCOULEURS en 1357 et placé dans la chapelle du transept nord. Cet orgue est reconstruit en 1413 et 1414 par Pierre PHILIPPOT, facteur parisien, qui resta comme organiste de la cathédrale. En 1462, l’instrument est de nouveau reconstruit par Jehan de REJESTAIN. Entre 1511 et 1513 un nouvel orgue est construit par Jacquemin JACQUOT de Toul et placé sur le jubé. Cet instrument sera donné en 1545 à l’église de St Jean-du-Cloître. On note également la présence d’un troisième instrument de 9 jeux dans la chapelle St Gérard, instrument réparé en 1546 par Michel HOUSSEMANT de Nancy. En 1533 et 1534 un orgue est construit dans la partie supérieure de la chapelle Notre-Dame des Douleurs. En 1541, un grand-orgue est érigé en tribune au-dessus du portail occidental, sous la rosace. On n’en connait pas le facteur. Cet orgue est réparé en 1596 par les frères Florent et Nicolas HOCQUET, facteurs belges. Des réparations sont notées en 1661, puis une restauration en 1677. Le dessin réalisé en 1600 par l’architecte vénitien Vincenzo Scamozzi fait apparaître un instrument de l’importance de celui de la cathédrale de Reims (Marne), avec cinq tourelles.
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Haut de page Haut de page Recherche… Recherche… La nef et l'orgue avant restauration Avant restauration
En 1751, après plus de dix ans de recherches d’un facteur, un contrat est passé au jeune facteur Nicolas DUPONT, élève de François THIERRY, qui achevait le grand-orgue de St Jacques de Lunéville. L’orgue sera placé sur une tribune neuve érigée en 1752 par l’architecte Charpy de Toul, au-dessus du portail principal. Cette tribune est fermée par une magnifique balustrade prévue pour recevoir le Positif de dos. Le buffet a été dessiné par le sculpteur Athanase Lacour de Toul. Le buffet principal comprenait deux grosses tours reliées par une corniche semi-circulaire, et trois tourelles plus petites. L’instrument possédait 41 jeux sur quatre claviers et était l’un des plus grands instruments de l’époque. Il a été achevé et inauguré en juillet 1755. Le premier titulaire, Jean-Baptiste Nôtre, nous a laissé un très intéressant « Livre d’Orgue manuscrit » de 8 suites ordonnées par ton. En 1766, l’instrument fut révisé par Nicolas DUPONT. L’orgue fut épargné par la Révolution. Il sera révisé vers 1805 par son organiste, le moine bénédictin Dom Antoine JOURDEZ, en poste jusqu’à 1828. En 1841, l’orgue a été restauré par le facteur Joseph CUVILLIER de Nancy, élève de DUPONT et de VAUTRIN. L’étendue des claviers est alors portée de 50 à 53 notes. La Tierce du Positif de dos est remplacée par une Flûte 4. Un Hautbois 8’ et un Bourdon 8’ sont ajoutés au Récit ainsi qu’une Flûte 16’ et une Bombarde 16’ à la pédale. En 1870, l’instrument est endommagé lors des bombardements de la ville. L’orgue est restauré et nettoyé en 1872 par le facteur Henri JACQUET de Bar-Le-Duc. Les huit soufflets cunéiformes sont remplacés par un réservoir, les claviers sont remplacés. Au Grand-orgue, les deux Tierces sont remplacées par un Salicional 8’ et une Flûte Harmonique 8’, la Quarte de Nasard est baptisée Octave 2’, au Positif une Gambe 8’ est placée et les jeux de Cymbale et de Larigot supprimés. Le clavier d’Echo est supprimé.
L'orgue DUPONT L'orgue DUPONT L'orgue DUPONT - Composition originale de 1755
L’orgue Dupont avant 1940
Composition originale de l’orgue de 1755
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Cette même année 1872, JACQUET construisit un orgue de chœur de 4 jeux et 2 demi-jeux, sans pédale. En 1881, l’orgue est restauré par le facteur Jean BLESI de Nancy, à l’instigation de l’organiste Joseph OURY. Sa composition est de nouveau romantisée avec l’ajout d’un boitier expressif au Récit et d’une machine Barker au Grand-orgue. A la pédale sont ajoutés une Soubasse 16’, une Quinte 10’ 2/3 et un Violoncelle 8’ sur des sommiers à piston. En 1920, le facteur Théodore JACQUOT répare l’instrument qui a subi des dommages pendant la grande guerre. Une machine Barker est ajoutée au Récit et un ventilateur électrique est installé. Toutefois les maigres finances de la paroisse ne permirent pas la restauration qui s’imposait. JACQUOT ajoute à l’orgue de chœur une pédale dotée d’un Bourdon 16’. La restauration attendue du grand-orgue sera réalisée en 1935 par la maison ROETHINGER de Strasbourg, redonnant tout son souffle et son éclat à l’instrument historique. A noter qu’il était toujours accordé à 392 Hz… Le 19 juin 1940, le grand-orgue de DUPONT est détruit par l’incendie de la toiture. En 1960, en attendant la construction d’un grand-orgue, l’orgue de chœur est restauré et agrandi par Curt SCHWENKEDEL de Strasbourg et Philippe HARTMANN de Rainans (39). Après que la tribune fut restaurée en 1962, le grand-orgue actuel a été construit et installé par Curt SCHWENKEDEL. Ce grand instrument néo-baroque disposait alors de 64 jeux sur quatre claviers et pédalier. La transmission mécanique des claviers représente une évolution remarquable à cette époque, et c’est la plus grande réalisation de Curt SCHWENKEDEL. La totalité du matériel sonore a été réalisée par SCHWENKEDEL. Le buffet, même si l’orgue ne parait pas en avoir, a été dessiné par Georges LHÔTE et l’harmonisation réalisée par Laurent STEINMETZ. L’orgue a été inauguré en juin 1963 par Gaston LITAIZE. En 1987 et 1988 l’orgue a fait l’objet d’un relevage réalisé par Théo HAERPFER et Gérard JOURDAIN. Un tremblant est ajouté au grand-orgue, l’Echo devient expressif. En 2002, un nettoyage complet et un accord général ont été réalisés par le facteur lorrain Jean-Baptiste GAUPILLAT de Noviant- Aux-Prés (Meurthe-et-Moselle). En 2010, le Festival Bach de Toul fut créé par Pascal Vigneron, trompettiste, organiste et chef d’orchestre, pour faire rayonner l’œuvre de Jean-Sébastien BACH à Toul et dans sa région et mettre en valeur le chef-d’œuvre de SCHWENKEDEL. A partir de 2012, un important programme de restauration de l’orgue a été entrepris par la maison d’Yves KOENIG de Sarre- Union (Bas-Rhin), sous l’impulsion de Pascal Vigneron et grâce au financement de la municipalité. L’objectif en était alors de redonner à ce majestueux instrument tout le lustre qu’il mérite. En effet certains éléments de sa construction ont pâti d’un budget trop serré, et puis les travaux dans la cathédrale et des interventions sur l’instrument plus ou moins heureuses ont contribué à des dysfonctionnements non compatibles avec un orgue aussi emblématique du renouveau de la facture française impulsée par SCHWENKEDEL. Ce travail a nécessité le démontage de toute la tuyauterie et son transfert dans l’atelier du facteur. Les travaux ont consisté d’abord à repenser la circulation interne dans l’orgue, à remplacer tous les panneaux en aggloméré par des panneaux en chêne massif, et remplacer les panneaux altérant la diffusion du son par des claustras. L’alimentation en vent a été entièrement restaurée. La console a également été restaurée avec le remplacement du mécanisme d’origine de combinaisons par un combinateur numérique fourni par la maison PETRIQUE de Lyon (Rhône). Côté sonore, les anches ont été restaurées avec des noyaux de plus grosse taille, elles ont été réharmonisées et déplacées entre les divisions. Au Récit, une Trompette 8’ a été construite et le Basson-Hautbois a été remplacé par la Voix Humaine 8’ de l’ancien Echo. Deux nouvelles chamades de 8 et 4’ ont été ajoutées au grand-orgue. A la Pédale, le Principal 32’ a retrouvé la 1ère octave qui lui faisait défaut et ont été rajoutés une Soubasse 32’ ainsi qu’un Posaune 32’ avec résonateurs en bois. Ces deux jeux ont trouvé place à l’arrière du buffet sur un sommier neuf. Ce travail sur les fonds et sur les anches a redonné à l’instrument l’équilibre qui lui manquait. L’harmonisation au tempérament Neihdard réalisée par Yves KOENIG, d’abord en atelier puis sur site, donne à l’instrument une couleur tout à fait digne de ce qu’aurait voulu son créateur et qui renforce encore son aptitude à l’interprétation de l’œuvre de Bach. L’orgue magnifiquement restauré a été inauguré en juin 2016 par un récital d’Olivier LATRY (Notre-Dame de Paris). Un grand merci à Pascal Vigneron pour sa contribution remarquable.