Entrez dans le monde magique des orgues.
Page créée le 04/01/2008
Mise à jour le 20/02/2020
L’orgue Cavaillé-Coll (1859)
de la Basilique Ste Clotilde
de Paris (75).
Orgues en France et dans le monde.
Pays :
France
Région :
Île-de-France
Départ. :
Paris
Ville :
Paris (7ème)
Local :
Basilique Sainte-Clotilde
Facteur :
Cavaillé-Coll
Année :
1859
Passion, Découvertes, Partage....
Historique
Disposition
Carte
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Photos
Autres caractéristiques :
68 jeux - 3 claviers de 61 notes et pédalier de 32 notes.
Transmissions électriques des claviers et des jeux
Console détachée 3 claviers + console mobile 4 claviers
Accouplements : II/I (16,8,4') - III/I (16,8,4') - III/II (16,8,4')
Tirasses : I/P (8,4') - II/P (8,4') - III/P (8,4')
Appel d'anches : I - II - III - P / Appel de mixtures : I - II - III
Crescendo
Tutti
Coupure pédale
Combinateur électronique
Cette église a été érigée entre 1846 et 1857 sur les plans de l’architecte François Gau, remplacé après son décès en 1853 par
Théodore Ballu, concepteur de l’église de la Sainte-Trinité de Paris. Ce vaste édifice catholique est l’un des premiers à avoir été bâti
à Paris dans le style néo-gothique flamboyant du 14
ème
siècle. Il se compose d’une triple nef, d’un transept saillant et d’un grand
chœur terminé par un chevet pentagonal, entouré d’un déambulatoire. La façade et ses trois portails, surmontée de deux grandes
flèches élancées a été remaniée par l’architecte Ballu. Les nombreux arcs-boutants qui entourent le chevet sont plus destinés à
rappeler le style des cathédrales gothiques que pour assurer la stabilité de l’édifice. La structure est en effet renforcée par une
armature métallique conçue par Gustave Eiffel. La décoration et le mobilier de la basilique sont particulièrement riches. L’église a été
consacrée en novembre 1857 à Ste Clotilde et Ste Valère. Elle a été élevée au rang de basilique mineure par le Pape Léon XIII en
1897.
Le grand-orgue situé en tribune au fond de la nef est l'un des plus remarquables pour la qualité de ses timbres qui soit sorti des
ateliers d'Aristide CAVAILLÉ-COLL.
Le buffet conçu par l’architecte François Gau est installé au second étage d'une haute tribune en menuiserie, sculptée par Pyanet et
Th. Lechesne, au-dessus de la porte principale de l'église. Il est échancré au centre pour former la tribune. De part et d'autre, deux
grandes tourelles de seize pieds, formés d'un arrondi flanqué de deux plates-faces, et le corps central rythmé au centre de deux
tourelles, encadrant deux étroites plates-faces, le tout entouré de larges parties rectangulaires. En raison des modifications
apportées au plan de la façade et à la disposition de la tribune et du buffet par le nouvel architecte, l’achèvement de l’instrument
prévu en 1857 ne fut réalisé qu’au premier semestre 1859. L’harmonisation fut réalisée par Gabriel Reinburg. L’orgue comptait alors
46 jeux sur trois claviers et pédalier.
César Franck fut le premier titulaire de cet orgue dont l'inauguration eut lieu le 19 décembre 1859 avec le concours de Louis
Lefébure-Wély. Le compositeur Franz Liszt ne manquait jamais lors de ses passages à Paris de faire jouer par César Franck ses
nouvelles œuvres. L’orgue a compté d’autres titulaires prestigieux, comme Charles Tournemire de 1890 à 1937, Jean Langlais de
1945 à 1987 ou Jacques Taddei de 1993 à 2012. Les claviers sont aujourd’hui aux mains du talentueux Olivier Penin. A noter que
square Samuel Rousseau qui jouxte la basilique abrite un monument qui représente César Frank, face à sa console.
L’orgue n’a pratiquement pas subi de transformation jusqu’en 1930. Il a été régulièrement entretenu par la maison CAVAILLÉ-COLL
et ses successeurs.
En 1932 et 1933, d’importants travaux ont été confiés au facteur Joseph BEUCHET qui dirigeait alors la maison CAVAILLÉ-COLL.
Ces travaux ont été réalisés à l’instigation et sous le contrôle de Charles Tournemire. L’idée était non seulement de restaurer ce
grand instrument fatigué mais également de le faire évoluer pour permettre l’interprétation du répertoire classique, s’inspirant de la
réforme de l’orgue initiée depuis deux décennies. L’étendue des claviers manuels fut portée de 54 à 61 notes et celle du pédalier de
27 à 32 notes. La mécanique des claviers et les machines BARKER ont été restaurées et la transmission des jeux remplacée par un
système pneumatique. Une nouvelle console a été construite. Le buffet expressif a été agrandi pour permettre l’ajout d’un sommier
supplémentaire. La disposition sonore a été portée à 61 jeux avec l’ajout au Grand-orgue d’un Cornet V et le remplacement de
l’Octave 4’ par une Flûte 4’. Au Positif on note l’ajout d’une Tierce 1’ 3/5 et d’un Piccolo 1’, l’accord de l’Unda-Maris en Salicional, la
réharmonisation de la Viole de Gambe et la transformation de la Flûte Octaviante 4’ en Flûte douce 4’. Au Récit on peut noter l’ajout
de jeux de détail (Nazard, Tierce), d’un Plein-Jeu IV, d’un Quintaton 16’ et une Bombarde 16’, le placement de la Clarinette du Grand-
orgue, la transformation de la Flûte Octaviante 4’ en Flûte 4’. A la Pédale, on relève l’ajout d’une Soubasse 16’ et d’une Quinte 5’ 1/3
sur un nouveau sommier placé devant la boîte expressive, la transformation de la Basse 8’ en Flûte 8’ et de l’Octave 4’ en Flûte 4’.
L’harmonisation a été réalisée par Michel Mertz, qui avait fait toute sa carrière dans la maison CAVAILLÉ-COLL. L’orgue restauré et
agrandi fut inauguré le 30 juin 1933.
Après 1945, le plafond de l’orgue a été remplacé par un toit surélevé en aggloméré, à la demande de son titulaire Jean Langlais.
Entre 1956 et 1962, de nouveaux travaux importants furent confiés à la maison BEUCHET-DEBIERRE de Nantes (Loire-Atlantique).
La mécanique des claviers fut remplacée par une nouvelle transmission électromécanique et une nouvelle console détachée fut
construite avec un combinateur électromécanique et une pédale de Crescendo. L’évolution néo-classique initiée en 1933 fut
renforcée par diverses transformations ou adjonctions : au Grand-orgue le Cornet a été reconstruit sur un sommier auxiliaire et la
résultante 16’ du Plein-Jeu bouchée. Au Positif la Viole de Gambe a été remplacée par un Larigot 1’ 1/13 et la Flûte Octaviante
coupée au ton. Au Récit on note l’ajout d’un Principal Italien 4’ et d’un Clairon 2’ et la réharmonisation de la Flûte Octaviante 4’
coupée au ton et de l’Octavin 2’. La Pédale a reçu trois jeux neufs : un Bourdon 8’ (en remplacement de la Quinte), un Prestant 4’ et
une Doublette 2’. Une nouvelle console placée sur la seconde tribune a été construite.
En 1983, l’orgue a fait l’objet d’un relevage effectué par le facteur Jacques BARBERIS de Rouen (Seine-Maritime). A cette occasion
la Clarinette 8’ du Récit a été replacée au Positif où elle se trouvait à l’origine. La console a été dotée d’un nouveau combinateur et
d’une pédale de Crescendo.
En 1995, la maison de Marc HEDELIN de Mauvières (Indre) a installé un nouveau combinateur électronique et effectué un relevage
de l’instrument.
De 1999 à 2005, une campagne de restauration de l’orgue a été confiée au facteur Bernard DARGASSIES de Rambervillers
(Vosges). Ces travaux ont visé à un retour du caractère symphonique original de l’orgue, sans pour autant effacer les ajouts de 1933
et de 1962. Ils ont été menés sous la supervision du titulaire Jacques Taddei et de Jean-Louis Coignet de la ville de Paris. Le toit
surélevé placé en 1945 a été enlevé. La soufflerie et l’alimentation ont été restaurées. La tuyauterie a été restaurée et réharmonisée
dans le style original de CAVAILLÉ-COLL. La transmission pneumatique des jeux a été remplacée par une transmission
électromécanique. La transmission électromécanique des claviers de 1962 a été remplacée par une transmission numérique couplée
à un nouveau combinateur. Au niveau de la composition on peut noter : au Grand-orgue, le retour de la résultante 16’ du Plein-Jeu,
au Positif un nouveau sommier complémentaire avec 6 jeux dont 4 nouveaux provenant des stocks de la Ville de Paris (Quinte 5’ 1/3,
Tierce 3’ 1/5, Septième et Unda-Maris. La Flûte Octaviante coupée au ton en 1962 a été rallongée. Au Récit, le Clairon 2’ a été
remplacé par un Fifre Harmonique 1’ et deux jeux ont été rajoutés, le Cor de nuit 8’ et une Clarinette 8’. A la Pédale une
Contrebombarde de 32’ a été ajoutée et le sommier de 1933 placé devant la boîte expressive a été supprimé et remplacé par un
nouveau sommier comprenant les jeux de Soubasse 16’, Quinte 10’ 2/3, Flûte 4’ et Flûte 2’. La console de 1962 a été reconstruite et
déplacée au 1
er
niveau de la tribune. Une nouvelle console numérique de 4 claviers et pédalier a été construite pour être placée au
sol sur une plateforme mobile.
Un orgue d'accompagnement construit en 1936 par la maison CAVAILLÉ-COLL est situé au premier niveau de la tribune. C’est un petit instrument de 10
jeux sur deux claviers et pédalier, à transmissions mécaniques. Il n’a pas de buffet mais une boite expressive pour toute la tuyauterie. Il n’est plus utilisé
que pendant les travaux d’entretien du Grand-orgue.
O. Penin : Ch.Tournemire
Improvisation sur le Te Deum
O. Penin : J.S. Bach
Chaconne BWV 1004
O. Penin : J.S. Bach/M.Dupré
Sinfonia Cantata 29
O. Penin : C.M Widor
Toccata de la 5ème symphonie
O. Penin : Théodore Dubois
Toccata en sol majeur