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Page créée le 16/05/2016
L’orgue Cavaillé J.P (1785)
de la collégiale St Vincent
de Montréal (Aude).
Orgues en France et dans le monde.
Pays :
France
Région :
Languedoc-Roussillon
Aude
Ville :
Montréal
Local :
Collégiale St Vincent
Facteur :
Cavaillé JP / Puget E.
Année :
1785 / 1883
Passion, Découvertes, Partage....
Historique
Disposition
Carte
Photos
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La collégiale Saint Vincent domine la petite ville de Montréal. Elle est le témoin de l’ancienne prospérité de cette cité aux
origines gallo-romaines qui s’enrichit grâce à l’industrie textile (la laine) et même à la fabrication de poudre à canon. La cité n’en
connut pas moins nombre de vicissitudes du temps du Prince noir ou des guerres de religion. La collégiale a remplacé une
ancienne église trop petite, dont certains éléments sont toujours intégrés à l’édifice actuel. Sa construction, dans le style
gothique méridionale à nef unique, date du début du 14ème siècle. Le chœur fut remanié au début du 17ème siècle et les sept
tableaux du peintre toulousain Despax consacrés à la vie de Saint Vincent de Saragosse furent posés en 1755 au-dessus des
stalles. La voûte en plâtre a été ajoutée en 1783 pour cacher la charpente. A noter la magnifique chaire en bois sculpté
polychrome, datant de 1755, œuvre du sculpteur bourguignon Pierre Noireau, enterré à Montréal.
L’orgue fut commandé en 1739 au facteur toulousain Pierre de MONTBRUN, élève de Christophe MOUCHEREL. L’instrument
comptait 31 jeux sur trois claviers et pédalier mais ne fut jamais terminé par MONTBRUN.
De 1781 à 1785, le facteur Jean-Pierre CAVAILLÉ de Castelnaudary, fondateur de la dynastie CAVAILLÉ-COLL, fut chargé de
démonter l’orgue pendant les travaux d’édification de la voûte et de reconstruire l’instrument. L’orgue remonté comptait 40 jeux,
toujours sur trois claviers et pédalier. Le facteur s’était inspiré des règles de DOM BEDOS de Celles et réalisa là, semble-t-il,
son chef d’œuvre. A noter que Jean-Pierre s’était installé avec sa famille à Montréal et qu’il profita de ces travaux pour former
son fils Dominique à la facture d’orgue.
En 1883, le facteur toulousain Eugène PUGET, dont le père et fondateur de la dynastie, Théodore, était né à Montréal en 1799
et mourut cette même année 1883 à Toulouse, reconstruisit l’orgue en conservant les 40 jeux de CAVAILLÉ mais en romantisant
la disposition, notamment avec la disparition des plein-jeux. Le Positif de dos est vidé et la tuyauterie transférée sur un nouveau
sommier dans le grand buffet. Ce buffet qui est repeint couleur bois par-dessus ses anciennes couleurs blanc et or.
Au milieu du 20ème siècle, l’état de l’instrument se dégrade et une association des Amis de l’Orgue de la Collégiale est fondée
en 1962. Cette association a pour but de sauver et de restaurer l’instrument. En juin 1962, le titulaire de Notre-Dame de Paris,
Pierre COCHEREAU, donne un récital sur l’instrument qui vient d’être relevé. Puis il expertise l’orgue et donne un avis favorable
à son classement aux Monuments Historiques.
En 1963, le buffet est classé aux M.H en janvier puis la partie instrumentale en juin.
En 1967 la restauration de l’orgue est confiée à la Manufacture Languedocienne des Grandes Orgues, dirigée à l’époque par
Edmond COSTA. Cette restauration vise à restituer en partie l’esthétique sonore de CAVAILLÉ, tout en conservant les apports
de PUGET. Les objectifs sont les suivants : retour des jeux du Positif dans le Positif de dos dans la disposition de CAVAILLÉ,
création d’une quatrième division de Grand-Chœur dotée de 12 jeux sur le sommier de Positif de PUGET, ajout de nouveaux
jeux au Récit et à la Pédale. L’instrument reconstruit comptera alors 61 jeux.
Faute de moyens, les travaux s’arrêtent en 1970.
En 1980, les facteurs Jean-Loup BOISSEAU et Bertrand CATTIAUX de Béthines (Vienne) reprennent le chantier de restauration
qu’ils mèneront à leur terme en 1982.
Aujourd’hui cette petite commune de moins de 2000 habitants, peut s’enorgueillir de posséder un orgue pour le moins
remarquable, témoin de deux époques clefs de la facture française, celle de Dom BEDOS et de CAVAILLÉ du 18ème siècle et
celle romantique de la fin 19ème.
L’Association est toujours très active, sous la présidence tout aussi active de Philippe LEFEBVRE, élève de Pierre
COCHEREAU auquel il a succédé comme titulaire de Notre-Dame de Paris. De nombreux concerts sont donnés à la Collégiale
tout au long de l’année.
Merci à Michel Calmettes pour sa communication.
Autres caractéristiques :
61 jeux - 4 claviers manuels de 56 notes et pédalier 30 notes
Accouplement mécanique des claviers et des jeux
Accouplements : I/II - III/II - IV/II - III/I - IV/I - IV/III
Tirasses : I/P - II/P - III/P - IV/P