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Page créée le 18/01/2019
L’orgue Quoirin (2001) de
l’église Saint-Thomas de
Mont-Saint-Aignan (76).
Orgues en France et dans le monde.
Pays :
France
Région :
Normandie
Départ. :
Seine-Maritime
Ville :
Mont-Saint-Aignan
Local :
Eglise Saint-Thomas
Facteur :
Quoirin
Année :
2001
Passion, Découvertes, Partage....
Historique
Disposition
Carte
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Photos
Autres caractéristiques :
23 jeux - 2 claviers manuels et pédalier
Transmission mécanique des claviers et des jeux
Accouplement : I/II à tiroir
Tirasse : II/P
Diapason : La = 440 Hz
Tempérament mésotonique à 8 tierces pures
Tremblant
La localité s’appelait au début du 12ème siècle le Mont-Aux-Malades et possédait un prieuré dont un des prieurs en fut à cette
époque Thomas Becket, avant de devenir l’archevêque de Canterbury. Cette église a été érigée en 1175 par le roi Henri II de
Plantagenet, en repentir et en réparation de l’assassinat perpétré par ses partisans en 1170 de Thomas Becket à Canterbury. De
l’église romane il subsiste aujourd’hui la nef et ses deux collatéraux et une partie du chœur. Le chevet plat et sa grande verrière
ogivale datent du 14ème siècle. La chapelle de la Vierge a été réalisée au 14ème siècle. L’église était rattachée au prieuré qui
occupait l’emplacement de l’actuel centre hospitalier du Belvédère. L’église prieuriale St Thomas devint église paroissiale du
Mont-Aux-Malades après la révolution. L’église fut restaurée vers 1840 et les fenêtres romanes au-dessus des arcades de la nef
datent de cette époque. Le clocher néo-gothique à trois niveaux d’élévation a été érigé au-dessus du portail entre 1887 et 1889.
Quant aux vitraux du collatéral sud, ils sont l’œuvre au 19ème siècle du maître-verrier Jules Boulanger. Ils retracent la vie de St
Thomas Becket. L’église est aujourd’hui connue sous les deux vocables de Saint-Thomas-de-Canterbury et de Saint-Thomas-
Aux-Malades. L’église est inscrite aux Monuments Historiques depuis 1926.
L’histoire de cet orgue situé en tribune en fond de nef, contre la façade du clocher, remonte au milieu du 16ème siècle.
Les livres de compte du Prieuré nous indiquent que des travaux furent effectués en 1599, puis entre 1601 et 1604, qu’il fut
agrandi en 1662 ou 1668, qu’il fut réparé en 1784 et entretenu en 1824 et 1841. Deux emplacements de la console existaient,
l’une à l’avant du grand buffet, la deuxième et la plus ancienne à l’arrière.
En 2001, le facteur QUOIRIN de Saint-Didier (Vaucluse) a pu reconstituer sa structure originale d’après l’étude des quelques
éléments mécaniques restant, dont le sommier. Toutefois il n’était pas possible d’en déduire la disposition du 17ème siècle.
QUOIRIN s’est donc attaché à reconstituer un instrument dans le style de cette époque (Juvigny, Embrun, Montauban). Le buffet
a été entièrement restauré et la console a été reconstruite en fenêtre à l’arrière du grand buffet.
Voici ce qu’en dit François Ménissier, professeur de la classe d'orgue au Conservatoire de Région de Rouen :
« L'histoire de son orgue est très mal documentée par les Archives ; on ignore même si les vénérables boiseries, qui remontent
au 16ème siècle, étaient dès l'origine à cette place ou si elles ont d'abord orné le jubé d'un grand édifice normand. Abandonnée
vers 1880, puis ruinée au milieu du 20ème siècle, la partie instrumentale a été entièrement reconstruite par Pascal QUOIRIN en
2001 dans un grand corps de buffet renaissance minutieusement restauré, avec restitution d'une console arrière et création d'une
façade de Positif. La composition des jeux et l'esthétique sonore du nouvel orgue s'inspirent des instruments qui se sont
répandus à partir de 1600 dans la moitié Nord de la France, sous l'impulsion de Jehan Titelouze. L'orgue reconstruit par Crépin
Carlier en 1601 en la Cathédrale de Rouen était de dimensions bien plus importantes, mais on trouve à Mont-Saint-Aignan, outre
le somptueux accord mésotonique auquel la musique de Titelouze se réfère de façon évidente, tous les ingrédients de l'univers
sonore de ce compositeur : un consort complet de Flûtes montant jusqu'au Flageolet, une Voix Humaine ou Régale à double
cônes, un Gros Nazard conique et une Petite Tierce, tous deux à "double effet" (se mélangeant autant avec les Flûtes qu'avec les
Pleins-Jeux), sans oublier la fameuse Flûte Allemande à biberons. L'organisation de l'ensemble, en trois plans sonores
indépendants, autorise pleinement la coloration de l'écriture en quatuor de Titelouze, selon les prescriptions de sa Préface
rédigée en 1623. »
Merci à Jean-Alain Ripoche pour cette communication.