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Page créée le 09/06/2019
L’orgue Tamburini/Mascioni
(1938) de la cathédrale
(Le Dôme) de Milan (Italie).
Orgues en France et dans le monde.
Pays :
Italie
Région :
Lombardie
Ville :
Milan
Local :
Cathédrale de la Nativité de la
Vierge - El Duomo
Facteur :
Tamburini-Mascioni
Année :
1938 / 1986
Passion, Découvertes, Partage....
Historique
Disposition
Carte
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Photos
Autres caractéristiques :
173 jeux - 5 claviers manuels de 61 notes et pédalier 32 notes
Transmission électro-mécanique des claviers et des jeux
1 console principale à 5 claviers pouvant appeler l'orgue de chœur sur le 3ème clavier
1 console détachée à 3 manuels appelant une partie du grand-orgue et l'orgue de chœur
2 consoles en fenêtre au bas des buffets historiques
Accouplements : multiples
Combinateur électronique
Située au centre de Milan, la cathédrale de la Nativité de la Ste Vierge, longue de près de 160 mètres,
est la troisième plus grande église au monde, après St Pierre de Rome et la cathédrale de Séville. Elle
se situe à l’emplacement de l’ancienne cathédrale Ste Marie Majeure, construite au 5ème siècle et de
la basilique Santa Tecla, toutes deux détruites partiellement dans un grand incendie en 1075. La
construction du « Duomo » a commencé en 1387 sous l’impulsion de l’archevêque Antonio de Saluzzi
et du seigneur de la ville, Gian Galeazzo Visconti. Les premiers chantiers concernent l’implantation de
profondes fondations pour les piliers destinés à soutenir l’édifice. Le matériau utilisé pour la cathédrale
sera le marbre de Candoglia. L’édifice de style gothique comporte une grande nef avec deux
collatéraux, un transept à trois nefs et un chœur entouré d’un déambulatoire avec un chevet à trois
pans. Les piliers qui supportent les voûtes et séparent les nefs sont au nombre de 52, soit autant que
de semaines dans l’année. La croisée du transept est surmontée de l’imposante tour-lanterne. La
structure est soutenue par une forêt de contreforts triangulaires, couronnés par des flèches. L’abside
est achevée au 14ème siècle, le maître-autel consacré en 1418. Mais les travaux de la nef et de la
façade vont s’étaler jusqu’en 1813…Les flèches et décorations architecturales seront achevées en
1892. La cathédrale relativement épargnée lors de la seconde guerre mondiale sera restaurée après la
guerre. Les portails en bois sont remplacés par des portails en bronze. De 1970 à 1986, d’importants
travaux ont permis de renforcer les piliers supportant la tour-lanterne. En dépit de la longueur des
travaux étalés sur plus de cinq siècles, l’édifice possède un caractère gothique homogène. L’intérieur
se distingue par la largeur et la hauteur de la nef centrale entourée de ses bas-côtés avec des hauteurs
décroissantes, ce qui souligne l’aspect élancé de l’édifice. Les chapiteaux qui ornent les piles sont
particulièrement originaux avec leurs ornementations de flèches et de niches. Les voûtes de croisées
d’ogives simulent un tunnel gothique. Le sol est pavé d’une mosaïque de marbre clair et foncé. Les
vitraux qui ornent les 55 ouvertures de l’édifice témoignent de l’art des maîtres-verriers du 15ème
siècle jusqu’à la fin du 20ème siècle. La cathédrale fait toujours l’objet d’un entretien et d’une
restauration continue confiés à la « Verneranda Fabbrica del Duomo », qui existe depuis 1387.
L’histoire des grandes orgues de la cathédrale remontent au début de sa construction, à la fin du
14ème siècle.
On sait la présence d’un Positif dans le chœur pour accompagner la liturgie.
En 1395, le frère Martino de STREMIDI construisit un orgue placé sur la façade nord du chœur. Cet
instrument sera déplacé dans le transept nord au milieu du 15ème siècle. Il sera reconstruit en 1490
par Bartolomeo ANTEGNATI, fondateur de l’illustre famille de facteurs de Brescia actifs en Italie
jusqu’en 1710.
En complément de ce premier instrument, un nouvel orgue est construit en 1465 par le facteur d’origine
allemande Bernardo d’ALLEMAGNA, installé à Venise. L’orgue est placé dans le transept sud. Peut-
être s’agissait-il d’un Plenum (ou dans la terminologie allemande « Blockwerk »), c’est-à dire un
instrument où les différents jeux sonnent en même temps. Cet instrument qui fut critiqué dès sa
construction, sera restauré en 1508 par Leonardo d’ALEMAGNA.
En 1540, Gian Giacomo ANTEGNATI, le fils de Bartolomeo, construit un orgue neuf, en remplacement
de l’orgue de 1395. Cet instrument placé à l’origine à l’emplacement du précédent dans le transept
nord, est transféré en 1550 sur le côté évangile (nord) du chœur, à l’emplacement actuel. Les grands
volets mobiles côté chœur sont peints en 1564 par Giuseppe Media et ceux du côté déambulatoire
nord par Camillo Procaccini en 1600.
Entre 1584 et 1590, le facteur lombard Cristoforo VALVASSORI a construit l’orgue du côté épitre, dans
un buffet jumeau de celui d’ANTEGNATI, face à ce dernier, dans son emplacement actuel. Ces deux
instruments basés sur un jeu de 24’ ne possédaient chacun qu’un seul clavier de 50 notes. Les volets
côté chœur de ce second orgue sont peints en 1590 par Ambrogio Figino et ceux côté déambulatoire
sud en 1600 par Camillo Procaccini.
L’orgue de l’évangile a été reconstruit en 1842 par les frères SERASSI de Côme (Lombardie).
L’orgue de l’épitre a été restauré une première fois en 1825 par le facteur Eugenio BIROLDI de Varèse
(Lombardie) puis une seconde fois en 1876 par Pietro BERNASCONI de Varèse avec son fils Luigi qui
ajoutèrent un second clavier d’Echo expressif.
De 1905 à 1907, les deux instruments furent restaurés par le facteur Vincenzo MASCIONI d’Azzio
(Lombardie). Ce dernier modifia la composition pour réaliser deux instruments jumeaux, tout en
conservant une bonne partie du matériel sonore existant. Chaque orgue disposait de 29 jeux avec une
console à deux claviers et pédalier étendu. Les transmissions sont reconstruites en pneumatique-
tubulaire des claviers et des jeux, avec de nouveaux sommiers.
En 1937 et 1938, sous l’impulsion et le financement de Mussolini, le grand-orgue monumental actuel
est construit par les facteurs TAMBURINI de Créma (Lombardie) et MASCIONI d’Azzio. La firme
BALBIANI-VEGEZZI-BOSSI de Milan impliquée dans le contrat initial s’est finalement retirée,
n’approuvant pas les choix esthétiques retenus.
L’instrument de 1938 comporte 145 jeux réels sur cinq claviers manuels et pédalier avec deux
consoles. Les 15.350 tuyaux sont répartis dans sept buffets, dont les deux buffets historiques du
16ème siècle et l’orgue de chœur situé au centre de l’abside. La console conçue par MASCIONI est la
même que celle encore en fonction. Elle est située devant l’orgue de chœur.
En 1965 et 1966, pendant les travaux effectués sur les piliers du transept le grand-orgue est
entièrement démonté.
En 1971, la maison TAMBURINI a construit un nouvel orgue de chœur.
Entre 1984 et 1986, la maison TAMBURINI remonte le grand-orgue en le regroupant dans quatre
buffets, les deux buffets historiques et parallèlement à ces derniers deux buffets d’esthétique baroque
mais sans décoration, en bois brut. Les claviers de 1907 sont restaurés et remis en fonction. La
console principale (dite MASCIONI) est située dans la partie haute du chœur. Elle permet de jouer
l’orgue de chœur de 1971 sur le 3ème clavier (Récit). Une seconde console (TAMBURINI) à trois
claviers et pédalier permet de jouer le grand-orgue (2 buffets historiques), une partie du Positif et
l’orgue de chœur de 1971. Cette console placée dans le transept près de l’orgue de chœur permet
ainsi d’accompagner la liturgie.
A noter qu’avec l’orgue de chœur, cet ensemble monumental ne compte pas moins de 15.800 tuyaux.
C’est le plus grand orgue d’Italie et le troisième en Europe.
En 2019, l’orgue s’apprête à faire l’objet d’un relevage complet pour pallier à l’empoussièrement des
tuyaux et à la dégradation des mécanismes. La « Verneranda Fabbrica del Duomo » en charge de
l’entretien de la cathédrale a lancé une souscription : Voir ce lien.
L’orgue et sa console
Composition 1907 (x2)
Andrea Bocelli
La cathédrale vers 1700
Composition 1938
Maestro Vianelli