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Page créée le 03/01/2008 Mise à jour le 24/08/2022 L’orgue Schnitger (1693) de l’église St Jacques de Hambourg (D).
Orgues en France et dans le monde.
Pays : Allemagne Région : Hamburg Ville : Hamburg Local : Eglise St Jacques Hauptkirche St Jacobi Facteur : Schnitger Année : 1693
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Grand-orgue de la Cathédrale Notre-Dame de Paris
Autres caractéristiques : 60 jeux - 4 claviers manuels et pédalier Transmission mécanique des claviers et des jeux Accouplements : III/II - IV/II à tiroirs 2 Etoiles de clochettes au Positif de dos Tambourin Diapason : La= 495 Hz Tempérament mésotonique modifié 1/5 comma
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L'église St Jacques existe depuis le 13ème siècle. Elle fut reconstruite et agrandie dans le style gothique avec trois nefs dans la deuxième moitié du 14ème siècle. La quatrième nef fut ajoutée au sud un siècle plus tard. L'église a été détruite pendant la seconde guerre mondiale, mais fort heureusement la plupart de ses ornements intérieurs, dont l'orgue, purent être sauvés. L'édifice a été reconstruit à l'identique hormis le clocher. Cette reconstruction s'est achevée en 1963. L'un des trésors les plus exceptionnels de la grande église St Jacques est son orgue. L'église devait posséder un orgue dès 1300, puisque l'on retrouve sur des manuscrits de cette époque la mention d'un organiste. Entre 1512 et 1516 Jacob IVERSAND et Harmen STÜVEN construisent un orgue de deux claviers et pédalier, dont il reste encore des traces aujourd'hui… Un Positif de dos est ajouté avant 1543 par Jacob IVERSAND. En 1551, on note des travaux réalisés par Jacob SCHERER de Hambourg. En 1569 et 1570, le gendre de SCHERER, Dirk HOYER ajoute huit jeux. En 1577 et 1578, HOYER reconstruit le Positif de dos et ajoute deux tourelles de pédale. Entre 1588 et 1592, Hans BOKELMANN et Hans SCHERER l'Ancien agrandissent l'instrument et construisent un Positif supérieur. Entre 1605 et 1607, les fils de Jacob, Hans et Fritz SCHERER ont effectué d'autres travaux d'entretien et d'élargissement de l'orgue. A la fin du 16ème siècle, Hieronimus PRAETORIUS qui fut organiste de St Jacques, rapporte que cet orgue était l'un des plus grands de tous les temps. En 1615, le célèbre compositeur et organiste Michael PRAETORIUS, a laissé un relevé de la composition de l'orgue de St Jacques dans son traité "Syntagma Musicum". L'orgue comportait alors 53 jeux sur trois claviers et pédalier. En 1635 et 1636, le facteur Gottfried FRITZSCHE de Dresde a reconstruit l'instrument. Il a ajouté une quatrième division manuelle et a agrandi l'étendue des claviers manuels à quatre octaves. En 1655, Hans Christoph FRITZSCHE, fils du précédent, a effectué des travaux et des modifications. En 1692 et 1693, le célèbre facteur Arp SCHNITGER d’Hambourg, a reconstruit entièrement l'orgue dans sa disposition actuelle. Il a utilisé, comme cela était son habitude, une partie du matériel sonore existant (25 jeux), et a porté l'instrument à 60 jeux sur quatre claviers manuels et pédalier (avec première octave courte). Les quatre divisions manuelles et les tourelles de pédale sont ordonnées symétriquement, chaque division comportant un plenum relevé d'au moins une Mixture. Cet orgue fut très rapidement célèbre, notamment pour ses jeux de 32' à la pédale, mais aussi pour sa façade, ornée des sculptures de Christian PRECHT, qui sera par la suite souvent reproduite sous le nom de "Façade de Hambourg". Le nouvel instrument fut mis en service aux fêtes de Pâques 1693. En 1720, Jean Sébastien BACH postula pour le poste d'organiste de St Jacques. Mais il ne fut pas retenu, car l'un de ses concurrents Johann Joachim HEITMANN fit un don de 4.000 marks à la paroisse pour obtenir le poste… En 1721, l'orgue a fait l'objet d'une révision par Otto Dietrich RICHBORN, facteur à Hambourg, qui avait commencé sa carrière chez Arp SCHNITGER. Quelques modifications sont apportées à la disposition. En 1761, Johann Jacob LEHNERT de Hambourg a fait des travaux. On lui doit la Viole de Gambe du grand-orgue et la Trompette 8' du Positif de dos. En 1774, Johann Paul GEYCKE, facteur à Hambourg, reconstruit les claviers manuels et ajoute des accouplements. En 1790, Johann Daniel KAHL a effectué des travaux et quelques modifications. En 1844, Johann Gottlieb WOLFSTELLER de Hambourg a remplacé les tuyaux volés en 1813 par les troupes françaises. La pression des vents a été modifiée et certains jeux ont été interchangés. En 1865 et 1866, la maison WOHLIEN de Hambourg-Altona a travaillé sur l'instrument. Il a reconstruit des soufflets et remplacé l'alimentation en vent par une nouvelle tuyauterie plus large. En 1890, le facteur danois MARCUSSEN d'Aabenraa a ajouté un sommier pneumatique avec cinq jeux dans le Positif de poitrine. En 1917, les tuyaux de façade furent réquisitionnés par l'armée allemande. Dans les années 1920, Hans Henry JAHNN, romancier, éditeur et facteur d'orgue, prend conscience de la valeur de l'instrument. Il le prend en exemple pour développer les idées de la "Réforme de l'orgue" et organise des concerts destinés à la restauration de l'instrument de SCHNITGER. Il s'oppose farouchement à l'organiste de l'époque qui œuvrait pour une reconstruction avec une transmission pneumatique. Entre 1928, sous les conseils de JAHNN et d'Albert SCHWEITZER, l'orgue est démonté et reculé sur sa tribune en raison de fissures apparues dans la structure. Les sommiers ont été restaurés, l'octave courte a été étendue et des tuyaux de cuivre étamés ont remplacé les tuyaux de façade réquisitionnés en 1917. En 1943, après la destruction sous les bombardements des orgues de Ste Catherine et de la cathédrale de Lübeck, le matériel sonore de l'orgue, les sommiers et les sculptures sont démontés à la hâte et stockés dans les sous-sols du clocher. Le buffet, la mécanique et la console seront détruits en 1944 sous les bombes mais l'essentiel aura été préservé. Entre 1948 et 1950, l'orgue est provisoirement remonté à même le sol par la maison Emanuel KEMPER & Fils de Lübeck. En même temps que la reconstruction de l'église en 1959, la maison KEMPER entame la reconstruction de l'orgue avec un nouveau buffet et une disposition de l'orgue quelque peu éloignée de celle de son concepteur. Cette reconstruction, aussi méritoire fut-elle, ne donnera pas satisfaction aux spécialistes de SCHNITGER, en plus de défaillances mécaniques qui se feront jour avec le temps (et le nouveau chauffage…). De 1985 à 1987, l'expert hollandais Cor EDSKES a effectué une étude approfondie de l'instrument et établit un rapport préparant la reconstruction à venir, dans le sens d'un retour fidèle à l'instrument de 1693. Cette reconstruction a été confiée entre 1990 et 1993 à la maison Jürgen AHREND de Leer, grand spécialiste de la restauration historique des instruments baroques. La disposition originale de SCHNITGER a été rétablie, tout en préservant quelques ajouts de LEHNERT de 1761. Le buffet de SCHNITGER a été reconstruit à l'identique et les sculptures préservées ont été restaurées et redorées. La console a également été reconstruite au modèle d'une console originale SCHNITGER conservée au musée Ste Anne de Lübeck, avec les tirants fabriqués au modèle des originaux de St Jacques retrouvés par hasard dans les combles de l'église. Toute la mécanique a été refaite, les sommiers en chêne, d'origine mais modifiés en 1950, ont été restaurés suivant leur facture originale. La tuyauterie de façade est neuve, construite au modèle de SCHNITGER, avec l'alliage exact utilisé par celui-ci et retrouvé sur une ancienne tuyauterie originale. Les trois premiers tuyaux du Principal 32' de pédale sont d'origine. L'alimentation en vent est neuve, fournie par six soufflets cunéiformes, pouvant être actionnés manuellement. L'harmonisation a été entièrement refaite, au tempérament mésotonique 1/5 coma. Cette reconstruction hors-norme, par son étendue et par son coût (6 Mo Marks), a été en tout point remarquable et exemplaire. La sonorité de l'instrument est tout à fait exceptionnelle, surtout lorsque l'on prend conscience que 80% du matériel sonore remonte à l'orgue de SCHNITGER (1693) et qu'une partie de ce matériel est encore plus ancien puisqu'il contient des tuyaux de 1512 ! Cet instrument, surtout depuis cette restauration magistrale, est certainement le témoin le plus marquant de la facture du 17ème siècle et de son maître Arp SCHNITGER. Il attire les plus grands organistes du monde entier.
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