Entrez dans le monde magique des orgues.
Page créée le 11/05/2022
Le grand-orgue Mascioni (1961)
de la cathédrale Santa Maria
del Fiore de Florence (Italie)
Pays :
Italie
Région :
Toscane
Ville :
Firenze
Local :
Cattedrale di Santa Maria del
Fiore
Facteur :
Mascioni
Année :
1961/1991/2017
Passion, Découvertes, Partage....
Historique
Disposition
Carte
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Photos
Autres caractéristiques :
89 jeux réels - 5 claviers manuels de 61 notes et pédalier 32 notes
Transmission numérique des claviers et des jeux
Accouplements : multiples
Tirasses : multiples
Combinateur électronique / Gestion numérique
Séquenceur
Crescendo
Orgues en France et dans le monde.
La construction de cette grande cathédrale a débuté en 1296 avec l’architecte Arnolfo di Cambio, au plein cœur de la ville historique,
à l’emplacement de l’ancienne cathédrale Santa Reparata du 5ème siècle reconstruite au 9ème siècle. Les travaux se sont achevés
en 1436 avec la fin de l’édification par l’architecte Brunelleschi de l’immense coupole, la plus grande jamais construite en maçonnerie
avec ses 45 mètres de diamètre. L’église mesure 153 mètres de longueur pour 45 mètres de large. Elle se compose d’une nef
centrale avec deux bas-côtés, séparés par des colonnes et des arcs en plein cintre, et le grand chœur octogonal
sous le dôme entouré par trois absides comprenant chacune cinq chapelles. Un balcon en encorbellement court
sur toute la longueur de la nef et du chœur. Le campanile dit « de Giotto » a été érigé entre 1334 et 1349 sur le
flanc sud de la façade par l’architecte Giotto di Bondone. Le chœur a été réaménagé entre 1547 et 1572. Les
fresques monumentales qui décorent la coupole sont l’œuvre de Giorgio Vasari et Federico Zuccari entre 1572
et 1579. La façade a été remaniée dans son aspect actuel entre 1871 et 1887 sur un projet d’Emilio De Fabris.
Les murs extérieurs de la cathédrale sont richement décorés de marbres polychromes, décors qui contrastent
avec le caractère très sobre de l’intérieur. Ce décor austère amplifie l’impression d’élancement de la nef, impression encore
rehaussée par l’éclairage des très nombreux vitraux et oculi. Deux dispositifs scientifiques originaux sont à noter dans la basilique : un
gnomon solaire dans la chapelle de la Sainte-Croix, réalisé par Paolo dal Pozzo Toscanelli vers 1475, et une horloge « italique » sur la
contre-façade, donnant des heures de durées variables en fonction de la saison, réalisée par Paolo Ucello en 1443.
On sait que la cathédrale a possédé un premier orgue construit en 1388 par le facteur DOMENICO de Sienne (Toscane) à l’instigation
du frère servite Andrea et de Francesco Landini, appelé « l’aveugle des orgues ». Cet orgue était placé sur le côté épître de la nef.
En 1448, le facteur Matteo Di PAOLO de Prato (Toscane) a construit deux orgues neufs à l’emplacement du grand-orgue actuel : l’un
pour le côté évangile du chœur, dans une tribune sculptée par Luca Della Robbia, tribune aujourd’hui conservée dans le musée de la
cathédrale, l’autre plus petit pour le côté épître, dans une tribune réalisée par Donatello.
En 1460, Giovanni di Francesco di Mercatello, frère servite et facteur, a ajouté à l’orgue de l’évangile deux tuyaux de 24 pieds au
Principal 16’. La contre-octave (C0D0…) se trouvait ainsi augmentée d’un Fa00 et d’un Sol00. Ce qui donnait à l’orgue une étendue
exceptionnelle pour cette époque.
En 1532, le frère servite Bernardo d’Argentina, originaire de Strasbourg et également facteur, a démantelé le vieil orgue de 1388.
En 1542, le même facteur a reconstruit l’orgue du côté épître, dans la tribune de Donatello.
Entre 1564 et 1567, le facteur Onofrio ZEFFIRINI de Florence a reconstruit l’orgue du côté évangile.
En 1646 des travaux ont été effectués sur les deux orgues par le facteur Antonio DAL CORNO de Bologne (Emilie-Romagne).
En 1688, le buffet de l’orgue de l’épître est reconstruit à l’occasion du mariage de Ferdinand de Médicis.
En 1774, le buffet de l’évangile est reconstruit à l’identique de celui de l’épître.
En 1845 et 1846 les orgues sont reconstruits par le facteur Giacobbe Maria PAOLI de Campi Bisenzio (Toscane). Les tribunes du
15ème siècle sont démantelées et remplacées par les tribunes néo-gothiques actuelles.
En 1898, l’orgue du côté épître est remplacé par un instrument neuf sur deux claviers de la maison AGATI-TRONCI de Pistoia
(Toscane).
Entre 1959 et 1961, la construction d’un grand-orgue neuf est confiée à la maison MASCIONI d’Azzio (Lombardie).
L’instrument inauguré en septembre 1961 ne comprend alors qu’un Positif fixe dans le chœur et l’orgue de la chapelle de la Madonna
del Neve (abside gauche). Les transmissions sont électriques. A noter que la partie phonique du Positif fixe du chœur se trouve au-
dessous du niveau du sol et que la partie apparente ajourée diffuse le son. L’orgue de la chapelle n’a pas de buffet apparent.
Lors des tragiques inondations de la ville en novembre 1966, l’instrument fut très fortement endommagé.
L’instrument est reconstruit en 1967 : Les deux divisions principales de Grand-orge et de Récit expressif sont alors construites, la
première dans la tribune côté évangile du chœur, la deuxième dans la tribune du côté épître, à la place des anciens orgues de 1846 et
1898 qui sont alors démantelés L’orgue fixe du chœur et l’orgue de la chapelle de la Madonna del Neve sont restaurés entièrement.
L’instrument compte alors 79 jeux sur trois claviers et pédalier et dispose de deux consoles : une console mobile à trois claviers dans
le chœur et la console détachée à deux claviers de l’orgue de la chapelle.
En 1990 et 1991, l’orgue a été entièrement restauré et agrandi par la maison MASCIONI. Un Positif mobile a été ajouté dans le
chœur, en plus du Positif fixe préexistant. Les transmissions ont été entièrement reconstruites en numérique. Une nouvelle console à
quatre claviers et pédalier a été construite. L’instrument comptait alors 107 jeux (dont 74 réels) et disposait de trois consoles.
En 2017, la maison MASCIONI a procédé à une nouvelle refonte complète de son orgue. Un orgue d’Echo de style romantique
français a été construit dans la chapelle San Matteo (abside droite), disposant de dix jeux et de sa propre console. Les transmissions
ont été entièrement remises à niveau. Une nouvelle console mobile de cinq claviers et pédalier, dotée des derniers systèmes de
gestion électronique, a été construite, sur le dessin de Marco Magni et inspirée des consoles de CAVAILLE-COLL.
L’orgue compte aujourd’hui compte aujourd’hui 125 jeux (dont 36 transmissions et extensions) répartis en six corps séparés, donnant
8 divisions manuelles et 6 divisions de pédale. Ces corps sont : le Grand-orgue de la tribune évangile, le Récit expressif de la tribune
épître, l’orgue de la chapelle del Neve (abside nord), le Positif fixe du chœur, le Positif mobile du chœur et l’orgue d’Echo dans la
chapelle San Matteo (abside sud).
L’instrument est doté de quatre consoles mobiles. La gestion des jeux et des accouplements est entièrement numérique.
En plus de la nouvelle console mobile principale de 2017 placée généralement dans la nef, on trouve : la console de quatre claviers
de 1991 placée dans le chœur à côté du Positif fixe qui permet de jouer l’intégralité des 6 corps, la console à trois claviers de 1967
dans l’abside gauche (près de l’orgue de la Chapelle), qui permet de jouer les deux divisions de l’orgue de la chapelle plus la division
de Grand-orgue de la tribune évangile ainsi que l’orgue Positif Fixe, et enfin une console à deux claviers dans l’abside droite, face au
nouvel orgue d’Echo, qui permet de jouer l’orgue d’Echo et la division de Récit expressif de la tribune. La gestion numérique permet
l’utilisation de deux consoles simultanément.
La maison MASCIONI a su faire évoluer cet imposant instrument vers ce qui se fait de plus abouti aujourd’hui en termes de
technologie. Toutefois l’organiste doit adapter son jeu entre la puissance de l’instrument et la réverbération impressionnante de cet
immense vaisseau qu’est la cathédrale.
Présentation de l’orgue
(en italien)
Daniele Dori, titulaire
JS Bach Fantasia BWV 542
Michele Manganelli
JS Bach Toccata BWV 565
Daniele Dori
Organ Day 2014