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Page créée le 09/11/2007 Mise à jour le 28/07/2016 L’orgue Cavaillé-Coll (1885) de l'abbatiale Saint-Etienne de Caen (14).
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Orgues en France et dans le monde.
Pays : France Région :  Basse-Normandie Départ. : Calvados Ville : Caen Local : Eglise abbatiale St Etienne Facteur : Cavaillé-Coll Année : 1885
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L’imposante église Saint Etienne est l’ancienne abbatiale de l’Abbaye aux Hommes de Caen. Cette abbaye bénédictine fut fondée hors les murs en 1059 par Guillaume Le Bâtard, qui deviendra quelques années plus tard Guillaume le Conquérant. En 1066, son épouse Mathilde de Flandre fondera l’Abbaye aux Dames, plus à l’est, dont l’abbatiale est aujourd’hui l’église de la Trinité. L’histoire de ces deux abbayes est également liée à celle de Notre-Dame du Bec à Bec Hellouin (Eure), érigée à la même époque et dont le deuxième prieur, Lanfranc de Pavie, devint prieur de l’abbaye aux Hommes en 1066, avant de devenir archevêque de Canterbury (Comté du Kent - Angleterre) en 1070 où il reconstruisit la cathédrale détruite par un incendie. La construction de l’abbatiale St Etienne s’est étalée entre 1065 et 1083. La dédicace de l’église a eu lieu en 1077. L’édifice roman se compose d’une nef à trois niveaux avec deux bas-côtés, un transept et un chœur de deux travées terminé par une abside semi- circulaire. Au 12ème siècle, la nef reçoit les premières voûtes sexpartites de l’art gothique, qui utilisent l’alternance des piliers forts et faibles du 11ème siècle. Au 13ème siècle le chœur est réaménagé et est entouré d’un déambulatoire avec des chapelles rayonnantes, le tout dans le style gothique. Au 17ème siècle les voûtes de la nef sont reconstruites ainsi que la tour centrale effondrée en 1566 pendant les guerres de religion. Au 18ème siècle les deux flèches occidentales sont détruites par la foudre. Elles seront reconstruites en 1706 et 1806. En 1802, après le Concordat, l’abbatiale St Etienne est devenue église paroissiale. Au 19ème siècle, l’église a fait l’objet de plusieurs campagnes de restauration. L’église abbatiale, qui abrite le tombeau de Guillaume le Conquérant, a été classée aux Monuments Historiques sur la première liste de 1840. Les bâtiments conventuels sont depuis 1961 le siège de la Municipalité de Caen. Les archives attestent qu'un orgue existait au 15ème  siècle. Il fut détruit par les Huguenots en 1562. En 1737, un grand-orgue de 60 jeux est commandé au facteur rouennais Charles LEFEBVRE. Celui-ci construit le buffet monumental que nous voyons aujourd'hui sur la tribune de pierre spécialement élevée au-dessus du grand portail. Ce meuble sobre et majestueux s'harmonise parfaitement avec l'architecture austère de l'abbatiale. Toute la décoration à dominante végétale stylisée a été réservée aux cinq couronnements des plates-faces et au sommet des tourelles. Deux atlantes herculéens, oeuvre du sculpteur Gouy, soutiennent les grandes tourelles latérales. Cet instrument de soixante jeux, un grand seize pieds de composition classique, a été longtemps considéré comme le second du royaume avec ses cinq claviers manuels et son pédalier. Il apportait d'importantes améliorations techniques et sonores pour son époque. L’instrument n’eut pas à souffrir de la révolution mais son état se dégrada au fil des décennies. Le buffet a été classé aux Monuments Historiques en même temps que l’abbatiale sur la première liste de 1840. En 1860, la maison VERSCHNEIDER de Puttelange (Moselle) effectua des travaux de restauration, mais ces travaux n’apportèrent pas le résultat escompté. En 1882, la paroisse commanda au célèbre facteur parisien Aristide CAVAILLÉ-COLL un instrument neuf pour prendre place dans le buffet historique. En 1885, CAVAILLÉ acheva la construction et le montage de l’instrument actuel avec 50 jeux alimenté par une puissante soufflerie (à cette époque actionnée par quatre hommes) desservant une douzaine de réservoirs secondaires régulateurs et anti-secousses. L’orgue était équipé de sommiers à double laye, de deux machines Barker, de nombreuses pédales de combinaisons et des fameux jeux harmoniques qui étaient la spécialité du constructeur. Une première harmonisation fut réalisée en atelier par Félix REINBURG, harmoniste de très grande valeur, reprise par Joseph KOENIG après remontage dans le buffet. Cet instrument symphonique de 50 jeux sur trois claviers et pédalier est parfaitement adapté à l’acoustique particulière de l’abbatiale. L’instrument fut inauguré en mars 1885 par un récital d’Alexandre GUILMANT, titulaire de l’église de la Trinité à Paris. L’orgue est considéré comme l’une des quatre ou cinq meilleures réalisations du plus grand facteur du 19ème siècle. Il nous est parvenu quasiment inchangé. Comme pendant la révolution, l’instrument a été épargné par les bombardements destructeurs de 1944. Toutefois dans les années qui ont suivi, l’orgue a présenté des défauts de fonctionnement de plus en plus importants. La partie instrumentale a été classée aux Monuments Historiques en 1975. En 1998 et 1999, la maison RENAUD-MENORET de Nantes (Loire-Atlantique), dirigée par Gildas MENORET a effectué une restauration complète de l’orgue, sous la supervision du technicien-conseil Jean-Pierre Decavèle. L’instrument a été entièrement démonté, à l’exception des plus gros tuyaux en bois et de la soufflerie primaire installée dans la tour sud. La plus grande partie de la tuyauterie, de la mécanique, de l’alimentation en vent et les machines Barker ont été restaurés dans les ateliers nantais. Une petite partie de la tuyauterie et les résonateurs de jeux d’anches ont été restaurés dans un atelier établi dans le collatéral sud. L’harmonisation a été réalisée après remontage par Denis LACORRE de Carquefou (Loire-Atlantique). Après 15 mois et 12.000 heures de travail, ce superbe instrument a retrouvé tout son éclat et ses remarquables sonorités. L’instrument a été inauguré en octobre 1999 par des récitals de Louis ROBILLARD, Olivier LATRY, Jean-Pierre LEGAY et Suzanne CHAISE-MARTIN.
Autres caractéristiques : 50 jeux - 3 claviers manuels de 56 notes et pédalier 30 notes Transmission mécanique des claviers et des jeux 2 machines Barker Accouplements : II/I - III/I - II/III Tirasses : I/P - II/P - III/P Appels des octaves graves : I - II - III Appels des jeux de combinaisons : I - II - III - P Orage
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