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Aix en Provence  (13)                                       

Cathédrale St Sauveur
Ducroquet, 1855
                                                                                             

Composition :

I / Positif II / Grand-Orgue III / Récit expressif Pédale
       
Bourdon 8' Bourdon 16' Flûte 8' Flûte 16'
Salicional 8' Montre 8' Bourdon 8' Soubasse 16'
Prestant 4' Flûte 8' Viole de Gambe 8' Flûte 8'
Sesquialtera 2r Gambe 8' Flûte octaviante 4' Flûte 4'
Doublette 2' Prestant 4' Voix céleste 8' Bombarde 16'
Plein-Jeu 4r Flûte à cheminée 4' Octavin 2' Trompette 8'
Trompette 8' Quinte 2 2/3' Trompette 8' Clairon 4'
Cromorne 8' Doublette 2' Basson-Hautbois 8'  
Clairon 4' Fourniture 5r Voix humaine 8'  
Piccolo 1' Cornet 5r    
  Bombarde 16'    
  Trompette 8'    
  Trompette 8'    
  Clairon 4'    

Autres caractéristiques :
40 jeux - 3 claviers manuels de 54 noteset pédalier 30 notes
Transmission mécanique des claviers et des jeux - Machine Barker au G.O
Copulas : I/II - III/II - III/I
Tirasses : I/P - II/P - III/P
Appel GO - Trémolo - Rossignol

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Historique :

Aix-en-Provence, église métropolitaine de Provence, est une ville voisine de St. Maximin. L'histoire de l'instrument de la cathédrale d'Aix est exemplaire de celles de beaucoup d'autres orgues historiques, pas seulement de France mais aussi d'autres régions d'Europe, et en particulier de ceux affectés par la réforme de la musique sacrée de Ratisbonne (Regensburg Reform).

En 1743, le chapitre de la cathédrale St. Sauveur d'Aix-en-Provence décide la construction d'un intrument neuf, et le travail est confié à Jean-Esprit ISNARD, frère dominicain, qui était alors un facteur d'orgues réputé.

L'instrument, installé dans le chœur de la cathédrale - côté Evangile, est terminé en 1745. Face à lui, une façade muette est érigée en miroir, pour l'équilibre esthétique.

L'orgue a la chance de pouvoir franchir la période révolutionnaire sans problèmes majeurs.

En 1802, Thomas Laurent BORME entreprend quelques réparations sur l'instrument ; d'autres sont effectuées par GAZEAU en 1834. Il est inutile de préciser que des réparations impliquent habituellement l'altération de l'instument, mais celles-ci sont aussi en partie dues aux dommages causés par la chute d'un morceau de voûte. C'était alors un instrument de 44 jeux sur 4 claviers.

Pourtant, la destruction complète de l'instrument historique est l'œuvre non des forces naturelles, mais des hommes. En 1849, le facteur DUCROQUET est chargé de reconstruire l'orgue dans le style romantique d'alors : les parties "anciennes" et inutilisées du magnifique travail d'Isnard sont soldées à un village proche. Ne subsistent de l'instrument que le buffet et les tuyaux de montre, témoins de sa splendeur passée. Et ce n'est pas encore la fin des humiliations que l'ouvrage d'Isnard aura à subir : la montre est utilisée en décoration (!) du buffet jumeau situé du côté opposé du chœur (côté l'Epître). Ducroquet a construit un instrument totalement neuf de 3 claviers et 38 jeux dans l'ancien buffet : la destruction du matériel sonore historique est totale.

Toutefois, l'instrument ne s'accordera pas longtemps au goût de ses utilisateurs : en 1880, on appelle Aristide CAVAILLE-COLL, le maître réputé, pour lui faire faire quelques modifications. Son travail concerne principalement la partie mécanique (transmission des notes) : il installe une machine Barker et une nouvelle console. Aujourd'hui, nous regrettons effectivement ces "innovations" mais, à l'époque, celles-ci semblaient être le summum de la technique et, entre autres, servaient également la gloire futile des facteurs d'orgues du XIXème siècle (on ne soupçonnait pas la durée de fonctionnement limitée de ces systèmes pneumatiques). L'équilibre sonore de l'instrument n'a pas été beaucoup modifié par A. CAVAILLE-COLL, qui n'aurait changé que 5 jeux.

Encore une fois, par ironie du sort, ces jeux-ci ont été pour la plupart remplacés 40 ans plus tard par MERKLIN, qui effectue en 1917 une autre "adaptation" de l'orgue, cette fois au style néo-classique. Les jeux romantiques qui semblaient si appréciés quelques dizaines d'années auparavant sont remplacés, et on ajoute quelques mutations.

En 1972, la commission de restauration a la difficile tâche de décider quel état de l'instrument choisir pour le restaurer... Ils décidèrent de revenir à l'instrument de Ducroquet : des 38 jeux, 32 sont de sa main. Les éléments subsistants de CAVAILLE-COLL sont : la machine Barker, la console, les claviers, les tirants de registres, les pédales d'appel, les abrégés et 2 jeux : Gambe et Voix Céleste du Récit.

En 2001, une nouvelle restauration en profondeur de l'instrument est nécessaire : les éléments mécaniques de facture "romantique" ont une durée de vie relativement courte. Plusieurs nouveaux jeux sont ajoutés : Trompette et Gambe au Grand-Orgue, Voix Humaine au Récit, Piccolo 1' au Positif.

Rien ne subsiste de l'instrument du XVIIIème siècle fait par Isnard, à part les parties en bois du buffet... Cet orgue qui avait eu suffisamment de chance pour traverser plusieurs catastrophes de l'histoire : guerres et autres calamités, n'a pas survécu à l'ultime fléau : l'homme et ses désirs changeants. C'est la vie, comme disent les français. Et, effectivement, ce sont des centaines d'orgues qui ont connu le même sort, et des milliers d'orgues "symphoniques" médiocres ont été construits dans de précieux buffets historiques.

Le classement historique porte sur le buffet de ISNARD et l'instrument DUCROQUET-CAVAILLE.

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Photos :

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Côté Epitre ( Sans partie instrumentale )       
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